L’ÉLOGE DE L’OISIVETÉ

Contribution La Griffe Île de France

Rubrique AdHoc

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲△△

Rapport avec le rite ▲▲▲△△

En finalité, la lecture de cet éloge de l'oisiveté et des cinq lettres à Lucilius, produisent sur nous une sensation étrange de vague-à-l ‘âme qui est confirmée par la lecture de la vie de Sénèque, obligé de se suicider sur ordre de Néron, bon paranoïaque qui l'accusait de trahir, alors qu'il n'avait que l'intention de suivre les préceptes d'Épicure : « Le sage n'approchera point les affaires publiques, à moins de circonstances imprévues », au contraire de Zénon et des stoïciens qui disent «  Le sage approchera des affaires publiques, à moins de quelques empêchement ». Le premier veut le repos par système, le second par nécessité.
Et, à la veille de sa disparition, Sénèque s'aperçoit qu'il devait choisir l'« otium » qu'il recommande à Lucilius, Ce vécu, béni des dieux, qui est une providence qui le gratifie d'un bienheureux repos, du libre emploi de ses journées, de cette tranquillité que ne trouble point l'embarras des devoirs publics et qui nous conduit, peu à peu, à l' « Ataraxia », le juste milieu, ou le moyeu de la roue, dans un espace où tout est calme et volupté.

Loin d'être un farniente, l'otium, le loisir méditatif, consiste non en une activité physique, mais en une activité de l'esprit qui participe à l'annexion de territoires immatériels, mais essentiels : en premier lieu au questionnement philosophique de l'existence et à l'interrogation incessante sur les moyens d'accéder au bonheur, car l'homme heureux n'est pas un ignorant qui trouverait son bonheur dans l'ignorance et la passivité.

Il est, au contraire, celui qui cultive, contemple la vie et la nature, pour mieux en saisir la vérité, afin de ne plus être ni dupe, ni esclave. Épicure pensait que pour vivre heureux, il faut vivre caché et Sénèque fut longtemps tenté d'appliquer ses principes, mais il opta pour une autre orientation : celui qui s'adonne à la méditation vise la vérité, laquelle nécessite une vérité qui doit se traduire à l'extérieur, dans la pratique quotidienne. La contemplation implique l'action. Sénèque écrit : « L'esprit a besoin qu'on le déroule et qu'on secoue de temps en temps ce qu'on y a déposé »

Cela lui coûtera la vie !

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