CARNETS D’AFRIQUE

Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique Art.

« On fait de la peinture parce que la vie ne suffit pas. Est-ce moi qui ai dit ça, ou l’ai-je lu ? je crois que ç’est moi.

Recommandation de lecture :   ▲▲        

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲  

Facilité de lecture ▲▲▲▲▲  

Rapport avec le rite ▲  

« Carnets d’Afrique ». Je me réjouissais anticipant les nombreuses illustrations que promettait le titre de ce bouquin de 2003, réunissant les textes de Miquel Barcelo, écrits en pays dogon entre 1988 et 2000.

Rien, quelques maigres croquis tirés de son carnet. Stylo bille et pointe d’aquarelle, pour dire que…

Barcelo est l’immense artiste-peintre-malaxeur (évidence) d’une œuvre inventive et profondément honnête (ça mérite d’être souligné). Œuvre ancrée dans le monde, colletée à la matière, puissante et généreuse, d’où, peut-être, en contrepoint, ce repli, sans raison donnée, dans ces Mali-Sénégal-Burkina étouffants, desséchés, où il faut peindre le dos au vent sous couvert de poussière sur les toiles, qui d’ailleurs finiront bouffées par les termites et dont il ne restera que l’affrontement aux éléments, la connivence avec quelques amis, la solitude de l’atelier et la dure condition de tout. Bref, une expérience… que l’auteur ne partage pas. Un non-journal en somme. Normal il l’écrivit pour lui, alors pourquoi l’imprimer ? Ce décalage est très étrange, comme l’idée que l’on se fait de l’Afrique, des chiens crevés qui trainent, la latérite qui nuage, la bière du soir, la pauvreté qui permet tous les artifices, la tension permanente car dureté du corps et de l’âme. Longues sont les listes des (non) besoins. L’Afrique comme dernière, à l’image de la peinture de Barcelo, matrice du monde, après en avoir été la première ?

Remarquable texte de deuxième de couverture ainsi que la préface « l’Afrique de l’impression » de Patrick Mauries. Cela sauve l’achat du bouquin, car laissant à Barcelo son droit de ne nous rien en dire.

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