La Belle et la Bête
Contribution La Griffe Lorraine
Rubrique BD.
« C'est vrai, c'est étrange comme on change, sans même y penser. »
Recommandation de lecture : ▲▲▲▲▲
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲
Facilité de lecture ▲▲▲▲▲
Rapport avec le rite ▲▲
Conte légendaire écrit par Giovanni Francesco Straparola et repris par mesdames de Villeneuve et Leprince de Beaumont, la Belle et la Bête a fait l’objet de nombreuses adaptations.
L’histoire commence lorsqu’un Prince, vivant dans un somptueux château, refuse d’offrir à une vieille dame, un soir d’orage, un abri en échange d’une Rose. Si elle tente, à deux reprises, de lui faire entendre qu’il ne faut jamais se fier aux apparences et que la vraie beauté vient du cœur, le Prince refuse de lui venir en aide. La mendiante se transforme alors en une enchanteresse qui le punit en le métamorphosant en Bête.
Cette Rose qui lui a été offerte marque le temps qu’il reste au Prince pour aimer quelqu’un et être aimé en retour avant la chute du dernier pétale. A défaut, le Prince gardera son aspect animal, pour l’éternité.
Symbole non seulement de la Dame aimée mais aussi de l’Éternel Féminin, la Rose relate, pour qui sait lire, un code à la fois moral et éthique et un comportement social. Sous licence poétique, le symbole de la Rose transmet les qualités qui sont nécessaires à la conquête de la Dame ainsi que les vices ou défauts dont il convient de se départir.
La Rose représente également le fragment d’humanité qui sommeille au plus parfond de la Bête. Conservée sous une cloche de verre, elle se trouve dans l’aile ouest du château, reflet de la conscience profonde du Prince devenu Bête.
La Belle transgresse toutefois l’interdiction qui lui est faite de pénétrer dans cette partie du château. Immédiatement attirée par la Rose, elle soulève la cloche en verre la protégeant. Mais la Bête n’est pas encore prête et n’accepte pas que la Belle enlève son enveloppe physique pour révéler sa nature humaine, que seul l’amour pourra finalement réveiller.
Le processus alchimique étant alors achevé, la Rose, symbole de régénération et de renaissance mystique, marque cette promesse, conjonction entre la fin de la nuit profane et l’aube d’une vie nouvelle : celle de l’initié qui se lève.
La Rose traduit ainsi l’espérance. Symbole de synthèse par sa forme, soit un centre et une circonférence, par sa couleur elle donne la teinture de l’Œuvre au rouge comme le Feu, elle est également symbole de l’Âme, du cœur et de l’amour rédempteur.
Soyons toutefois conscient que « la vie est une rose dont chaque pétale est une illusion et chaque épine une réalité ».