Les étrangers sont nuls.
Contribution La Griffe Lorraine
Rubrique Coups de cœur.
Le « Maître » reparaît plus radieux que jamais !
Intérêt général de l’ouvrage: ▲▲▲▲▲
Recommandation de lecture: ▲▲▲▲▲
Facilité de lecture: ▲▲▲▲▲
Rapport avec le rite:▲▲
Desproges nous manque tellement ! Il pouvait prendre au piège tous les bien-pensants et futurs grands-parents de wokistes en mal de décérébration.
Un cran en dessous de ses autres ouvrages « les étrangers sont nuls », illustré par Edika, avec brio, vaut largement le détour comparé aux polichinelles de l’humour quotidien que l’on subit sur toutes les ondes, même publiques et qui pensent être amusants en parlant d’eux-mêmes et de l’actualité. Pauvre monde qui ne différencie plus la chronique, de l’humour, qui ne différencie plus l’idéologie et la réflexion et passe son temps à enfoncer des portes qui n’existent plus.
Dans ce recueil de textes écrit pour Charlie Hebdo, Desproges s’en prend à de nombreuses nationalités et c’est jouissif.
Quelques exemples sortis de leurs contextes :
· Les Anglais, nommés ainsi à cause de « leurs traits anguleux » : « De même que Madame Polystyrène est expansée, Madame de Fer est inflexible. » (Il faut connaître le surnom de Margareth Thatcher).
· Les Islandais :« Mais, Dieu merci, la pêche à la morue n'est pas la seule distraction que l'Islande offre au touriste. Il est d'autres richesses en cette grande contrée sauvage encore marquée du souvenir glorieux des premiers Vikings. Par exemple, la pêche au hareng. Qu'elle est noble et rude, la lutte entre l'homme et la bête ! « Quand l'homme entre, le hareng sort », remarquait judicieusement le regretté Jacques Lacan qui vient enfin d'arrêter pour de bon d'écrire des conneries. »
· « Les Espagnols sont un peuple fier et ombrageux, avec un tout petit cul pour éviter les coups de cornes. »
· Les Allemands : « Adolf Hitler est détesté d’une foule de gens. Mais demandez-leur si c’est le peintre ou l’écrivain qu’ils n’aiment pas… »
· Les Israéliens : « …Ben Gourion, dit le Lion du désert (pourquoi le « lion » ? Parce que « le renard » était déjà pris par Rommel)
La magie de Desproges outre son écriture, c’est la possibilité de passer d’une phrase lourde de sens, grave, dramatique, aux calambours les plus osés. C’est ce contraste qui donne l’étendue de l’auteur, sa hauteur de vue et en même temps son humilité.