Le Grand Orient - Les lumières sont éteintes
Contribution La Griffe Île de France
Rubrique AdHoc
Le cri de colère et de déception d'un grand intellectuel contre la « La Maçonnerie substituée » chère à Jean Baylot.
Recommandation de lecture:: ▲▲▲▲▲
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲
Facilité de lecture ▲▲▲
Rapport avec le rite ▲▲▲▲
Il aura fallu attendre plus de cinquante ans d'appartenance au Grand Orient de France pour que Michel Maffesoli laisse éclater sa colère et donne sa démission de ce qu'il considère être une structure devenue non seulement un vague club politique, mais surtout une machine idéologique de style stalinien où la parole libre est considérée comme une dérive et mérite exclusion. Cela se traduit par d'innombrables départs au bout de la première année des Apprentis, les nouveaux initiés ne trouvant pas une dimension spirituelle qu'ils attendaient et ne trouvent que des lieux communs que l'on trouve dans de multiples lieux. Et ce double emploi n'est pas compensé par la qualité des apports ! Comme un humoriste le disait : « Je confirme que la Franc-Maçonnerie est dangereuse : j'ai failli des tas de fois y mourir d'ennui ! ». Restent à la tête de l'organisme des « apparatchiks » d'un âge certains qui défendent leurs intérêts idéologiques ou surtout le maintien de titres imaginaires qui compensent souvent le ratage de leur propre vie personnelle. Bien entendu, dans ce contexte, les intellectuels non seulement n'y sont pas souhaités, mais craints et éliminés tôt ou tard. Alors, l'auteur n'est pas tendre avec ceux qu'il accuse de la perte de l'idéal maçonnique et qui ne seraient qu’« un gouvernement de boutiquiers ». Il écrit par exemple (page 17) : « Cet égalitarisme matérialiste est hostile à toute originalité, à toute intuition nouvelle, à toute innovation et également à toute référence aux trésors de la Tradition. Aboutissant de fait à la justification des injustices les plus criantes au nom d'un rationalisme technocratique des plus outrés. Et le temple de la fraternité et de l'accueil tolérant des différences s'est transformé en petit marigot de personnes affairées, plus soucieuses de leurs différends conjugaux, de leurs inimitiés personnelles ou de leur ambition professionnelle que de l'élaboration spirituelle de l'œuvre commune ».
Michel Maffesoli, philosophe, sociologue et professeur émérite à la Sorbonne, membre de l'Institut Universitaire de France et docteur honoris causa de nombreuses universités dans le monde, nous offre à-travers ce qui est un pamphlet réjouissant sous certains aspects, une réflexion commune : les lumières disparaissent si le profane s'impose.