Le Cycle du non-A

Contribution La Griffe Les Savoie

Rubrique Ad Hoc

Comment rendre accessible des concepts difficiles ?

Recommandation de lecture: ▲▲▲▲▲

Intérêt de lecture: ▲▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲▲▲

Rapport avec le rite: ▲▲▲

C’est la question qu’ont dû se poser les disciples d’Alfred Korzybski, le fondateur de la Sémantique générale. L’idée de cette doctrine est de mettre une distance entre le ressenti et l’action, entre la chose et le mot, entre le concept et la réalité. Il est d’usage de dire que la carte n’est pas le territoire, que le mot n’est pas la chose, mais cela reste bien souvent obscur, surtout dans une période dans laquelle on voudrait inclure dans le réel des mondes virtuels ou dans laquelle certains s’interrogent sur le point de savoir si la réalité n’est pas une illusion comme les autres, créée par une machine. Ainsi, la Sémantique générale cherche à se sortir de la dualité aristotélicienne, en acceptant que cette division n’est que le fait de l’homme et qu’elle peut largement être dépassée, en établissant un lien et un dialogue constant entre le cœur et l’esprit. Difficile de ne pas y voir un lien fort avec notre travail en Loge, même si la façon d’approcher cette dualité diffère. Dans ces trois romans de science-fiction réunis dans un omnibus de 800 pages, nous suivons, à travers les aventures de Gilbert Gosseyn, un homme éduqué dans la logique non aristotélicienne (soit non-A), qui vient à la Capitale pour les Jeux. Il doit alors se soumettre à une série d’épreuves qui lui permettront de déterminer sa place dans le monde, ses responsabilités ou son adéquation à la société utopique non-A que les terriens ont créé sur Vénus. Ces romans s’étalent entre 1948, date du premier roman et naissance de la science-fiction moderne, celle qui aborde la métaphysique, et 1984. Plus qu’une histoire, ces trois livres donnent la vision de l’auteur, docteur en sémantique générale, sur le domaine, l’état de ses réflexions et de leur évolution au cours des années et un moyen accessible de comprendre la logique de cette discipline. Ainsi, comme dans tout voyage, il y a le but annoncé (l’histoire) et les découvertes réalisées en chemin. Il est nécessaire de lire les postfaces, postérieures à la parution des romans, qui montrent encore plus le lien entre notre démarche et la Sémantique générale telle que vue par A. E. Van Vogt.

 

 

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