LA JALOUSIE
Contribution La Griffe Parisienne
Rubrique AdHoc
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△
Facilité de lecture ▲▲▲▲△
Rapport avec le rite ▲▲▲▲△
Aucun doute, « La Griffe » aime le luxe et ne recule devant aucun sacrifice, pour enchanter ses lecteurs : une fiche pour deux livres (800 pages au total) !
- René Girard, une autorité, des ouvrages que l’on aime, des idées qui ont fait le tour du monde des intellectuels : le désir mimétique, le sacrifice du bouc émissaire, l’irruption du sacré, toutes ces notions plaisent et plairont du moins jusqu’à la prochaine réfutation. Elle a déjà commencé avec le livre de Jean-Pierre Dupuy.
Avec cet ancien thuriféraire, ami - du moins il en avait l’air - de René Girard, l’ attaque est rude. Il affirme que son maître a, manifestement, confondu envie et jalousie.
Il est vrai que les anciens , St Thomas d’Aquin en tête, ont défini, très précisément, les péchés capitaux : orgueil, avarice, luxure, l’envie - en 4ème position - la gourmandise, la colère et la paresse. La jalousie n’y figure pas.
Pour René Girard :
Le mécanisme mimétique, caractéristique humaine, fonctionne en trois temps : désir, rivalité et crise. Le désir triangulaire est composé d’un sujet, d’un objet et d’un tiers terme le modèle.
- Jean -Pierre Dupuy considère que le désir n’est pas désir d’un objet, mais jalousie.
La jalousie s’exprime en dehors d’une possession que l’on n’aurait pas ou que l’on aurait perdue.
« la jalousie est une structure avant d’être un affect. Celle-ci met face à face un sujet, ou plusieurs et un monde comme fermé et l’excluant. C’est cette exclusion qui crée la fermeture. »
L’objet premier de la jalousie ainsi conçue n’est pas l’une ou l’autre des personnes, Othello, Iago et Desdémone, ou les deux/trois à la fois, mais la relation qui les lie .
Au triangle girardien Jean-Pierre Dupuy oppose la jalousie comme une nouvelle géométrie du désir.
Hiram lui-même est touché/coulé par la jalousie.
Les assassins se sont sentis exclus d’un système, en s’appropriant le mot ils auraient pu rejoindre le groupe.
Avec ces deux penseurs , on ne rit guère. Absents : Feydeau, Labiche, les portes qui claquent, l’amant dans le placard, le chapeau de paille n’est pas de sortie, l’arme du crime c’est l’accessoire.
Nos deux auteurs s’expriment dans un langage sinon agréable, du moins aisé, ce ne sont pas des romans…d’amour néanmoins!
Lisons et relisons ces deux auteurs ils le méritent amplement.