CI-GÎT L’AMER
Contribution La Griffe Côte d’Azur - Corse
Rubrique AdHoc
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲
Facilité de lecture ▲▲△△△
Rapport avec le rite ▲▲▲▲▲
J’ai beaucoup aimé ce livre.
Parce qu’il dit beaucoup de nous, de notre démarche d’homme, de maçon.
La psychanalyse et la philosophie politique ont ceci en commun qu’elles partagent une même démarche sur la résolution de la souffrance ; cet essai revient sur un de ses derniers symptômes, à savoir cette amertume que nous emmenons partout et qui nous empêche de retrouver la joie.
La Justice doit passer pour que s’installe la Paix. Mais cela ne suffit pas.
Parce que, à trop vivre en souffrance, nous en venons à ne plus nous définir que par cette souffrance exacerbée, dans une sorte de fixation autocentrée, morbide. Et avec le temps, nous l’habillons d’un manteau d’amertume.
Le travail n’est donc pas accompli tant que nous ne l’avons pas déposé.
Comme n’étant pas de notre nature, de notre être, mais simplement de notre chemin.
Et, c’est là que l’auteure rencontre la légende d’Hiram : il faut, dans un processus lucide et volontaire, reconnaître cette souffrance pour ce qu’elle est, et la déposer. Il faut lui ériger une stèle, et y déposer solennellement cette souffrance - comme un cœur transpercé d’un glaive.
Et enfin… inscrire cette épitaphe : Ci-gît l’amer.
J’aime beaucoup cette notion d’épitaphe. J’aime également sa pudeur, car l’amer, c’est alors tout ce qui reste.
Cela agit comme une clef, une clef qui clôt le douloureux chemin parcouru.
Alors seulement, nous nous retrouvons en mesure de détourner notre regard d’un moi stérile, et en situation de porter un regard bienveillant autour de nous.