LA PLENITUDE DU VIDE

Contribution La Griffe Midi-Pyrénées

Rubrique AdHoc

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△

Facilité de lecture ▲▲▲△△

Rapport avec le rite ▲▲▲△△

Voilà un bouquin sur le vide singulièrement plein !

L’astrophysicien Trinh Xuan Thuan introduit son écrit par un discours, minimaliste et structuré, qui illustre la difficulté d’approcher l’idée de vide absolu, pose des questions existentielles – ressemblant à celles qui viennent à l’esprit des initiés –, décrit l’origine de l’univers, l’avènement de la conscience, la genèse de la numération, l’irruption révolutionnaire du zéro, la peur qu’a toujours engendrée l’indissociable couple zéro/infini… Tout cela avec une légèreté qui conviendrait à des vétilles.

Avec la même distance sereine, Trinh Xuan Thuan passe en revue les occurrences des notions de vide, de néant, d’être et de non-être dans tous les domaines du savoir et des croyances et nous dévoile les étonnantes voire stupéfiantes découvertes de la Science, lesquelles apportent de singulières contributions à l’idée de « plénitude du vide ».

Après nous avoir donné la migraine avec les paradoxes sur l’infini de Zénon d’Élée, il s’affronte à la pensée, aux mythes, à « l’horror vacui » élevée au rang de donnée philosophique puis observe l’ordre émergeant du chaos – mais oui ! – en égratignant, au passage, les religions chrétiennes dont il juge « intéressée » la position sur le vide d’avant la création…

Pour faire bref, Trinh Xuan Thuan nous entraine dans un extraordinaire parallèle entre les révélations scientifiques, les données historiques et les fondements idéaux des grands courants religieux et spirituels occidentaux et orientaux – surtout le Taoïsme – auquel un initié passionné d’Orient et de culture médiévale, comme moi, ne peut rester insensible. Il conclut par des vues personnelles, très stimulantes pour l’esprit, sur la fécondité du vide… Plein !

Je n’irai pas jusqu’à dire que j’adhère entièrement à toutes les propositions et interprétations de ce foisonnant ouvrage – qu’on ne peut pas qualifier de polémique pour autant – mais mes objections ne portent que sur des détails concernant des « objets intellectuels » auxquels nous, initiés, donnons une valeur particulière, et le bénéfice tiré de sa lecture est, pour moi, immense. Les informations scientifiques qu’il contient – bien sûr incontestables à mes yeux de béotien – sont ahurissantes et justifient largement les développements et rapprochements de tous ordres que l’auteur nous présente.

Enfin, le principal profit que cette lecture m’a procuré, c’est… la mise en vibration de mes cellules grises, au point que les notes qu’elle a suscitées se sont révélées presque aussi importantes – quantitativement – que le texte de Trinh Xuan Thuan !