COBRA
Contribution La Griffe Lorraine
Rubrique Art.
« Le pas du serpent ! ça leur aurait bien plu aux membres de COBRA… ».
Recommandation de lecture : ▲▲▲▲
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲
Facilité de lecture:▲▲▲▲▲
Rapport avec le rite ▲
La première contribution à la Griffe » qui ait été pesée, soit deux kilos et six cent cinquante deux grammes. Autant dire une somme. Concentration, attention mais surtout humour, sont nécessaires pour connaitre tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le COBRA.
Le mouvement artistique, s’entend. Mais personne n’empêche les erpétologues de s’y intéresser. COBRA pour COpenhage, BR pour BRuxelles, et A pour Amsterdam, regroupe une série d’artistes danois, belges, néerlandais, au sein d’un mouvement iconoclaste, au sortir de la deuxième guerre mondiale.
Iconoclaste pourquoi ?
De par ses quatre fondements :
-La croyance en la capacité créatrice de l’homme.
-La composante collective du travail.
-L’aversion profonde à tout formalisme.
-Le résultat esthétique n’a qu’une importance secondaire.
Formidable programme anti bien-pensance, optimiste et tolérant pour une expression libre et spontanée de la créativité en dehors de toutes règles, et ce au sortir d’une période noire. Vivre au naturel, dans une sorte de paradis oublié, sans être ni théoricien de la société, ni théoricien de l’art.
COBRA s’inspirera des dessins d’enfants, de l’art populaire, de l’art primitif, des dessins de « fous », autant que de l’art préhistorique et médiéval. Les œuvres, toiles, mosaïques, sculptures, poésies, films, structures, assemblages, céramiques etc., furent exubérantes le plus souvent, peuplées de créatures naïvement fantastiques. Ce mouvement débridé, un rien anarchiste par son coté anti-bourgeois, aux idéaux collectivistes prendra fin en 1951. Il fut une expérience généreuse qui visait à faire aboutir l’expression artistique dans un ancrage social.
Art et société, le débat n’est pas nouveau. COBRA y apporta une respiration nouvelle, déboutonnée, confiante en ce que « chacun ayant eu de quoi manger, alors chaque être humain pourra répondre à ses propres aspirations créatrices. Adieu le concept d’art ! »
L’art à la portée du peuple ? cette polarisation semble aujourd’hui dépassée mais Cobra, comme une empreinte sur le sable, laissa sa marque, vite effacée, mais c’est le pas suivant qui compte…
Le pas du serpent… ça leurs aurait bien plu aux membres de COBRA ! Quelques artistes : Jorn, Dotremont, Constant, Corneille, Appel, Tajiri, Ubac, Gôtz, Bille, Lucebert et bien d’autres, sont réunis dans ce bouquin complet, intelligent, érudit, sensible et richement iconographié.