LE DROIT DU SOL JOURNAL D’UN VERTIGE

Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique BD

« A propos des déchets nucléaires :

-Nous voulions du durable ? Nous l’avons!

Recommandation de lecture :  ▲▲▲▲▲

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲  

Facilité de lecture ▲▲▲▲▲ 

Rapport avec le rite ▲

Encore une aventure bedéenne d’Etienne Davodeau (reportez-vous « aux ignorants), récente Griffe Lorraine … mais comment font-ils pour lire tout ça ?) L’idée est belle. Partir, été 2019, à pied de Pech Merl (Lot) et rejoindre Bure (Meuse), en se posant la question suivante : Est-ce le même Sapiens qui dessina en moins 22 000 av. J.C. un mammouth au fond de cette grotte et celui qui en 2020 projette d’enfouir des déchets nucléaires au fond d’une galerie d’argile ?

« Relier deux lieux, deux actes pour les mettre en résonnance » et éclaircir ce qu’est le droit du sol. Deux griffures sur cette mince couche terrestre. De l’inframonde qu’est la grotte à une exploitation ultra technique, sommes-nous, décidément, les mêmes ? Accompagnant le dessinateur-auteur dans sa marche, afin d’étayer le propos, des spécialistes viennent, virtuellement, témoigner, expliquer, sensibiliser, porter attention à « cette peau du monde » : Agronome écologue (surtout pas de labours profonds !), physicien nucléaire, peintre en bâtiment engagé, confrères, sémiologue (comment transmettre le langage ?), conservatrice (papier ou numérique ?), directrice de production, activiste de la première heure.

Ces points de vue techniques viennent équilibrer la solitude sous la voute étoilée, la fraicheur, aux pieds fatigués, d’une rivière, la sensation d’espace, d’herbe et de silence… cadeaux aux marcheurs, comme un contrepoint à la dimension prométhéenne des enjeux.

On ne peut que constater que « nucléaire et démocratie sont deux aimants qui se repoussent », alors que les enjeux devraient être une question publique, appelant une totale transparence. La réalité est un énorme déséquilibre des forces qui s’opposent ici.

Alors récit partial voir partisan ? L’auteur assume et dédie sa balade à ceux qui mènent un combat sans avoir rien à y gagner.

En complément d’un dessin dans les gris, aux paysages délicatement rendus, une carte simplifiée du trajet (si ça vous tente), et un choix subjectif de livres en rapport avec le sujet. 

Une BD interrogative qui devrait être dans toutes les écoles, non pour prendre parti mais pour, en suivant un fil d’Ariane de 800 kilomètres, réfléchir, débattre, chercher, respecter, ouvrir son esprit, pour enfin, comme l’illustrent si bien les représentations pariétales, tracer une ligne entre conscience et connaissance.

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