LE CHAT DU RABBIN VU PAR JOANN SFAR

Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique BD/Polars

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△

Facilité de lecture ▲▲▲▲△

Rapport avec le rite ▲▲▲▲△

Pour les premiers, vous savez déjà que La Griffe suit attentivement les aventures et l’enseignement du Chat du Rabbin.

Pour les seconds, c’est l’occasion de découvrir cette œuvre sous ses différents aspects : artistique (le dessin), historique (le fait colonial, les années 30 et 40 notamment), religieux (les rapports entre les trois religions du Livre), culturel (Séfarades et Ashkénazes) , philosophique (Platon, Lévinas, et le rejet du nihilisme) et initiatique (le rapport au divin, le rapport entre le fait cultuel et le souffle spirituel…)

Outre des analyses passionnantes comme celle de Benjamin Stora ou de Marc-Alain Ouaknin, vous y trouverez aussi la vision personnelle et éclairante de l’auteur sur les ressorts, à la fois intimes et universels, de cette saga.

Ces éclairages herméneutiques de cette œuvre atypique sont à chaque fois illustrés avec pertinence par des extraits des albums de Yoann Sfar, mais aussi par des analyses du dessin, de la construction des planches et de l’harmonie, je dirais l’alchimie, entre le travail de l’auteur et celui de sa coloriste.

L’ensemble est très agréable à lire et se dévore. Indispensable, même pour ceux qui qui ne connaîtraient Le Chat que par ouï-dire, ou par l’heureuse fréquentation de La Griffe... Un grand merci au frère qui m’a offert ce hors-série du journal Le Monde.

En définitive Le Chat du Rabbin illustre parfaitement que la dualité délétère peut être résolue, ou du moins apprivoisée, en se hissant au-dessus des contraires, pour peu que l’on se fie à l’esprit et à la fraternité, sans jamais oublier l’humour.

Une voix (j’ai bien dit voix) initiatique qui s’ignore, un labeur incessant qui ne se prend pas au sérieux et qui ne cherche pas à trancher entre immanence et transcendance.

Intéressant, non ?