La théorie mimétique, de l’apprentissage à l’apocalypse

Contribution La Griffe Couronne Est

Rubrique Coups de coeur

Désir mimétique et reconnaissance, phénomène de violence et de réconciliation.

Intérêt général de l’ouvrage: ▲▲▲▲▲

Recommandation de lecture: ▲▲▲▲

Facilité de lecture: ▲▲▲▲

Rapport avec le rite: ▲▲▲

René Girard est généralement considéré comme un des plus grands philosophes du 20éme siècle. La théorie mimétique de René GIRARD a fait l’objet de plusieurs exégèses, dont celle-ci, par un groupe de six philosophes et essayistes. La thèse de René GIRARD est comparée avec différents philosophes et penseurs tels que : Spinoza, Adam Smith, Tocqueville, Donoso Cortés, Saint Paul, Clausewitz.

Le point de départ s’attache au comportement humain entre désir et imitation. René Girard développe la théorie du désir mimétique direct ou via un médiateur. (Indirect) 

Il est confronté d’une part à la théorie de la reconnaissance de Hegel qui distingue deux formes de reconnaissance : positive et négative ; d’autre part aux théories mimétiques de Spinoza et d’Adam Smith, comprises comme des sources de conflit violent.

Spinoza et Girard se rejoignent sur le paradoxe de la quête du désir de distinction qui conduit de fait à s’imiter, créant une source de rivalité pouvant aller vers la violence.

L’ouvrage poursuit la réflexion sur La violence et le sacré, point de contact d’équilibre entre deux formes de violence opposée.

La religion est présentée comme une gestion de la violence pour éviter l’auto destruction, en exerçant une pression et un refus de l’emballement mimétique. Enfin les analyses portent sur le mécanisme victimaire, et le rôle du bouc émissaire.

Les auteurs nous conduisent dans leurs réflexions sur une multitude de développements et d’implications liées à la thèse du philosophe, un voyage riche sur l’être et l’avoir.

Partant d’un constat à priori simple du désir, l’ouvrage nous fait découvrir des implications complexes et inattendues, parfois oubliées, mais toujours pertinentes. On peut avoir le sentiment de réviser un guide des dangers à éviter, toujours présents dans la conduite de notre parcours maçonnique.

Cette revue des dérives potentielles liées au désir d’imitation est aussi une réflexion sur les antidotes pour échapper à la violence, notamment par le sacré et la spiritualité, une arme de défense pour rebondir sur le chemin de la connaissance et de la transcendance.