L’AVENTURE DU DECHIFFREMENT DES HIEROGLYPHES
Contribution La Griffe Rhône Loire
Rubrique Coups de coeur.
Le travail acharné des frères Champollion mis en lumière.
Intérêt général de l’ouvrage: ▲▲▲▲
Recommandation de lecture: ▲▲▲▲
Facilité de lecture: ▲▲▲▲▲
Rapport avec le rite: ▲
De 1809 à 1822, Jean-François Champollion, avec l’aide précieuse de son frère ainé Jacque-Joseph, travaillera sans relâche au déchiffrement des hiéroglyphes, lui permettant d’être le premier à traduire le texte de la pierre de Rosette. Lorsque cette dernière est découverte en 1799, lors de la campagne d’Égypte Napoléonienne, la communauté scientifique ne sait que peu de chose sur les écritures égyptiennes : que le copte est dérivé de le la langue des anciens Égyptiens, et que l’écriture égyptienne existe sous trois formes distinctes : hiéroglyphique, hiératique et démotique.Karine Madrigal, égyptologue, a rassemblé dans cet ouvrage plus de 3 années de correspondances entre les deux frères Champollion en les enrichissant du contexte historique et scientifique de l’époque. Ce n’est alors plus un simple travail de recherche qui nous est conté, mais bien une véritable aventure humaine. Jean-François Champollion est en effet un tout jeune homme, passionné par son travail, mais également attiré par les distractions que Paris peut offrir. Il faudra tout le soutien moral et financier de son grand frère pour que le jeune Jean-François reste sur le droit chemin, plus particulièrement sur le chemin de la connaissance utile à ses recherches. « Savoir beaucoup n’est pas savoir vivre et la science la plus utile est celle de nos devoirs », écrit Jacques-Joseph. Jean-François se plongera dans l’étude des langues anciennes, ira assister à des messes en copte, tentera de mettre la main sur toutes les reproductions de cartouches et textes égyptiens qui existent dans un contexte de farouche concurrence scientifique. Il assistera avec amusement, ou frayeur selon le cas, aux progrès de ces pairs qui élaboreront des dictionnaires égyptiens tous plus imparfaits les uns que les autres. Forcé temporairement à l’exil avec son frère ainé en raison de leur fidélité à Napoléon, le chemin de la traduction des hiéroglyphes s’avèrera long et fastidieux, et épuisera d’ailleurs mortellement Jean-François. Lorsqu’en 1822, le secret des hiéroglyphes est enfin découvert, c’est un Champollion épuisé qui s’effondre de fatigue en criant « Eureka ».
Plus que la découverte scientifique, c’est bien tout le chemin de vie d’un homme consumé par sa passion qui nous est présenté dans cet ouvrage que je recommande à tout esprit curieux intéressé par l’égyptologie.