L’ARBRE QUI DONNA LE BOIS DONT ON FIT PINOCCHIO

Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique Coups de coeur.

Il est grand temps que l’innocence revienne nous envahir.

Intérêt général de l’ouvrage: ▲▲▲▲

Recommandation de lecture: ▲▲▲▲

Facilité de lecture: ▲▲▲▲▲

Rapport avec le rite: ▲▲

Ce titre est le plus beau que je connaisse et ce petit récit épistolaire est plein de poésie. Il raconte l’histoire d’une famille de fabricant de jouets en bois, dans le Jura, qui voit s’étioler, face aux jouets de masse plastifiés, son carnet de commandes. Bref, il ne reste rien. Alors le fils, Giacomo, part pour l’Italie florentine sur les traces de l’arbre qui parle et dont Geppetto sculpta une bûche qui devint un presque vrai petit garçon. Que ramènera-t-il ? La référence au conte de Carlo Collodi en 1881 (de son vrai nom Lorenzini) est bien sûr patente, mais le récit diffère, davantage contextualisé sur le monde présent. La quête d’un arbre magnifique et magique se mérite, car « dans cet arbre coule une sève qui est le sang des enfants ».

On ne peut trouver au dehors que ce que l’on porte déjà en soi, en germination. Le « Tu ne me chercherais point si tu ne m’avais déjà trouvé » s’applique ici avec bonheur. Alors ce roman ? Une saga écologique … de part la nature végétale du pantin, Pinocchio voulant dire « pignon de pin » ? Un conte moral relatant les aventures d’un tout jeune homme perdu et qui le deviendra un peu moins ? Un récit initiatique car il faut avoir les mains pures pour fabriquer des jouets et ce à partir d’un bois ordinaire ? C’est un vaste projet. Un voyage aussi. Qui est la marionnette ici ? Que rachète-t-elle et peut-on partager ce que l’on a découvert ?C’est surtout une histoire de glissement de sens (ah, ah, lisez…) entre la fable de Collodi et celle de Gourio. Et vous verrez qu’il est grand temps que « l’innocence revienne nous envahir ».