LES PREMIERS BATISSEURS DE L'EGLISE

Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique Coups de coeur.

Cette façon d'aborder l'histoire de l'édification progressive de l'Eglise apporte un véritable plus à une histoire encore mal comprise de nos jours.

Intérêt général de l’ouvrage: ▲▲▲▲

Recommandation de lecture: ▲▲▲▲

Facilité de lecture: ▲▲▲▲

Rapport avec le rite: ▲▲▲

 Avec Marie-Françoise Baslez, qui trouver de mieux placé pour aborder ce sujet, qui au premier abord peut sembler rébarbatif ?  Historienne des religions, professeur émérite à l'Université de Paris Sorbonne, elle maîtrise son sujet et surtout éclaire d'une façon magistrale la naissance de l'Eglise au travers des correspondances des premiers évêques, tant entre eux, qu'à destination de leurs communautés. Cette façon d'aborder l'histoire de l'édification progressive de l'Eglise apporte un véritable plus à une histoire encore mal comprise de nos jours, et donnant lieu à des débats contradictoires et stériles. Lire des courriers écrits par des lettrés voici plus de 18 siècles est un plaisir rare. Cyprien de Carthage, Tertullien, Polycrate d'Ephèse, Polycarpe de Smyrne, Denis d'Alexandrie et tant d'autres, furent les véritables bâtisseurs de l'Eglise. Plutôt que de camper sur des positions dogmatiques personnelles, leurs échanges épistolaires réciproques conduisirent à l'élaboration d'une doctrine commune. Bien souvent ils étaient des hommes de terrain, confrontés aux questions que se posaient les premiers chrétiens et ce sont ces questions, ces interrogations, qui forgèrent dès les premiers siècles l'attitude des évêques. Ils s'attachèrent à établir une autorité morale, assise sur une hiérarchie elle-même issue d'un pragmatisme certain. Eloignés de la pompe épiscopale des siècles suivants, les évêques d'alors restaient à l'écoute de leurs ouailles, comme de leurs propres doutes. Eusèbe de Césarée, pour écrire sa monumentale Histoire ecclésiastique, n'eut qu'à plonger dans ces correspondances, dont celle irremplaçable d'Irénée de Lyon et son traité Contre les hérésies. Sans parfois s'être jamais rencontrés, ils se connaissaient, se reconnaissaient les uns les autres, unis par une foi authentique, prompte au pardon, comme à la révision de leurs jugements, même s'ils défendaient leurs arguments. Et ces hommes en vinrent à établir, malgré eux, une collégialité, puis une organisation structurée, sous l'autorité de la communauté des Esprits. Ils surmontèrent bien des obstacles, en dépit des périodes de crises, des débats épistolaires, de l'isolement et c'est là un bien grand miracle.

Précédent
Précédent

JEAN LE BLEU

Suivant
Suivant

LE CIRQUE DE BARABOO