LES GRANDS DUCS DE BOURGOGNE
Contribution La Griffe Lorraine
Rubrique Coups de coeur
Ce livre est un traité magistral des ambitions, et un rappel à la raison.
Recommandation de lecture:▲▲▲▲▲
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲
Facilité de lecture ▲▲▲
Rapport avec le rite ▲
Pourquoi diable un livre qui n'est pas des plus récents ? Parce qu'il est tout simplement un des livres d'histoire les plus passionnants et bien écrits que je n'ai jamais eu en main. Il nous raconte bien plus que l'histoire de ce duché hors du commun, car c'est en fait toute l'histoire de France du XVe au 17e siècle qu'il expose à travers les ambitions des grands féodaux. Au centre des conflits qui opposent les ducs de la maison des Valois, des Bourgogne, des Anjou, du Berry, de la Bretagne, avec pour toile de fond la guerre de cent ans, se tissent alliances d'opportunité, trahisons, assassinats. Les traités de paix, tous reniés ou presque, se succèdent sans effets, sinon ceux d'un machiavélisme omniprésent. Plus que tout autre, le duché de Bourgogne occupe le devant de la scène. Le royaume de Charles V puis de Charles VII et enfin de Louis XI, vacille sous la pression anglaise qui passe alliance avec la Bourgogne. Au gré des mariages se constituent des puissances, des territoires passent d'une main à l'autre, et que les unions maritales n'y suffisent plus, les armes pourvoient aux ambitions. Philippe le Hardi, Jean sans Peur, puis Philippe Le Bon édifient un ensemble territorial inquiétant pour le petit royaume de France, comme pour les duchés voisins. Les Flandres tombent sous sa coupe, par des unions. Bref ce duché se trouve au centre des toutes les ambitions. Charles le Téméraire, d'une ambition sans limites, rêve de constituer au centre de l'Europe un véritable empire. Trop c'est trop, et l'union des Suisses et des hommes de René II le Duc de Lorraine mettent fin au projet bourguignon en 1477 à Nancy. En somme ce livre est un petit traité des ambitions, et un rappel à la raison. Le grand Duc d'occident, impatient, impulsif, colérique, sombrera plus sous les coups de ses vices que d'un coup de hallebarde. Ses prédécesseurs ont vendu Jeanne d'Arc, et les fruits de cette vente portaient en eux une funeste destinée pour le Téméraire. C'est bien fait, na !