Les sept piliers de la sagesse
Contribution La Griffe Île de France
Rubrique Coups de coeur
Un récit à la fois historique et une recherche vers la spiritualité.
Recommandation de lecture:▲▲▲▲▲
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲
Facilité de lecture ▲▲▲
Rapport avec le rite ▲▲
Là, les amis, je crois que j'ai fait fort ! Je n'y croyais pas moi-même d'ailleurs : se lancer dans la lecture de 826 pages écrites par le singulier personnage que représente Lawrence, dit « d'Arabie » à la suite du fameux film de David Lean en 1962, incarné par Peter O' Tool qui, avec talent, incarne cet étrange produit des services secrets britanniques. Je dois avouer que, peu à peu, en m'immergeant dans le récit détaillé des combats de tribus arabes contre l'armée turque, à qui on avait promis une indépendance qui ne leur sera naturellement pas donnée, au grand dam de Lawrence qui avait fait sienne la cause arabe peu à peu. Cet échec, dont il se considère en partie responsable par mensonge et omission sera pour lui l'occasion de la mise en place d'un comportement masochiste dont il était déjà porteur : il va démissionner de son grade de colonel, se réengager comme simple soldat, travaillant dans le cambouis d'un atelier de réparation de l'armée. Durant cette période, il publiera un ouvrage : « La matrice », où il explique son désarroi par rapport à un monde qu'il ne comprend plus et qui rejette toute forme d'idéalisme, ne s'intéressant qu'à un matérialisme stérile et mortifère. Lawrence va mourir dans un accident de moto, sur une petite route d'Angleterre. Accident ou suicide d'un homme qui n'attend plus aucune révélation tant espérée durant son aventure en Arabie ? « Les 7 piliers de la sagesse » deviendront rapidement un succès de librairie en Grande-Bretagne, où les éloges ne tariront point. Par exemple, Winston Churchill écrira : « Un récit de guerre et d'aventures, et un épitomé parfait de tout ce que les Arabes signifient pour le monde. Ce livre prend immédiatement sa place parmi les classiques anglais ». Mais, il convient de ne pas perdre de vue que ce livre est aussi une recherche spirituelle angoissante : à-travers ses aventures guerrières, Lawrence cherche désespérément la présence d'un Principe qui donnerait sens à ses actions. Cela n'est pas sans nous rappeler le « Citadelle » de Saint-Exupéry. Le désert conduit à l'introspection et à la découverte d'une possible dimension transcendante où à un retour au désert implacable.