ATLAS de l’Anthropocène
Contribution La Griffe Hypatie
Rubrique Coups de coeur
« Anthropocène ou anthropophage ? »
Recommandation de lecture:▲▲▲▲▲
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲
Facilité de lecture ▲▲▲▲▲
Rapport avec le rite ▲
Le titre est explicite : l’Anthropocène est l’ère où l’Homme est la principale force du changement. Alors l’Homme est-il un ogre pour la planète ? Constatons que cet ouvrage, sur l’évolution de notre planète, explique clairement les différents changements observés, non pas depuis l’ère industrielle, mais peut-être beaucoup plus tôt. La présentation des différents sujets : fonte des glaces, biodiversité, trou dans la couche d’ozone qui se résorbe, etc… est agréable. Mélange de texte et de graphiques aisés à comprendre…Seule l’étude des couches géologiques peut démontrer l’influence de l’Anthropos qui n’est pas monolithique. Et les responsabilités sont différentes. Comment refuser à plus de deux milliards et demi d’êtres humains la possibilité d’accéder à un meilleur confort et des conditions de vie censées être peu vertueuses et risquant d’augmenter les gaz à effet de serres ? Curieusement, les auteurs ne ferment pas la porte à l’énergie nucléaire, certes perfectible, mais moins nocive que les mines de charbon allemandes ou chinoises. Ils rappellent aussi que la pollinisation ne se fait pas que par les abeilles, mais aussi par d’autres animaux autres que des insectes. En refermant cet atlas, nous ne sommes pas désespérés ni complètement culpabilisés. De nombreux chapitres traités se terminent par une interrogation et non par une sommation de consignes à suivre que nous entendons trop souvent. Prendre conscience que seul un milliard d’êtres humains aurait une conduite néfaste ne nous donne aucune raison de nous auto flageller pour notre mode de vie, mais nous interroge. Et les auteurs de cet ouvrage sont-ils Francs-Maçons ? Ils écrivent que l’Homme est un véritable levier pour accélérer les changements. Et les géologues ont pour devise : « Mente et Malleo » (par la pensée et le marteau) … Beaucoup d’outils maçonniques ! Malgré quelques poncifs sur les pesticides et les états d’âme de Greta Thunberg, cet ouvrage se termine par la nécessité de développer un nouveau contrat social et insiste sur le fait que le consensus est loin d’être atteint entre les scientifiques et autres experts quant à la responsabilité unique de l’Homme sur les changements de notre planète, et prennent en compte les forces telluriques qui s’exercent sur la Terre. Et cet atlas, remis à jour sans sa deuxième édition, nous instruit sans être trop anxiogène. Après le Covid, les punaises de lit, les conflits armés, la sécheresse et autres, cela fait du bien !