SUR LES PAS DE MARIE MADELEINE

Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique Coups de coeur

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲△△△

Facilité de lecture ▲▲▲▲▲

Rapport avec le rite ▲△△△△

Il fait un mauvais temps, gris, frais. ? Alors j'ai relu un livre qui m'avait enchanté. La magie de sa lecture me ferait-il voir le ciel plus lumineux ? Et le petit miracle s'est accompli.
Frédérique Jourdaa n'est pas une historienne, mais une journaliste. En suivant les pas de Marie Madeleine dont elle nous conte les aventures provençales, elle se laisse aller à faire l'éloge de cette région bénie des dieux. Les faits historiques ou légendaires sont pour elle l'occasion de nous faire partager son amour de la Provence dans de petites descriptions pleines de poésie. Un régal.
Ce n'est pas un livre ordinaire d'histoire religieuse. L'auteur magnifie l'arrivée au Saintes-Maries-de-la-Mer, puis leur histoire, mais avec toute la faconde méditerranéenne. On croit tantôt lire Alphonse Daudet, Marcel Pagnol, Jean Giono... On se baigne dans les parfums de Provence. La poésie est à chaque page et se donne rendez-vous avec les gloires chrétiennes du premier siècle.

Frédérique Jourdaa s'est adjoint un photographe pour illustrer son livre et il faut reconnaître que les illustrations sont en pleine harmonie avec le texte. De-ci de-là quelques petites précisions sur des points d'histoire émaillent ce livre passionnant sur un chemin que j'ai déjà emprunté, allant des Saintes-Maries-de-la-Mer à Marseille, puis à Aix-en-Provence, puis à la Sainte-Baume et s'achevant à Saint-Maximin.

Entiché de cette belle Provence, aimant l'art religieux, visiter les lieux à l'écart des grands chemins, j'y ai trouvé plus que mon compte. Frédérique Jourdaa ne s’embarrasse pas trop avec l'historicité d'un universitaire et peu lui importe in fine que les légendes et l'histoire se confondent, sans s'occuper de leur véracité. Et c'est tant mieux, car elle laisse libre cours aux rêveries, à la poésie, et aux croyances dont cette Provence a construit un légendaire.

Dans le fond, ce qui me ravit dans ce livre, c'est la simplicité de l'écriture, bien loin des études très savantes et prétentieuses. Sous sa plume, on retrouve la fibre des auteurs méridionaux, et cette histoire pour le moins extraordinaire, l'arrivée des premières et premiers « immigrés » chassés de leur Palestine, et bien décidés à faire de leur pays d'adoption, une terre chrétienne.