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Contribution La Griffe Rhone-Loire

Rubrique Coups de coeur

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲△△

Facilité de lecture ▲▲▲△△

Rapport avec le rite ▲▲△△△

Tiré par ses idéaux ou entravé par le démon de l’acédie, un jeune novice copte du XIe siècle mène l’action, de Constantinople à Arles, Cluny, Vienne, enfin Saint-Antoine-l’Abbaye, car c’est dans ce joli village médiéval que se dénoue le mystère. 

Il suivra un itinéraire spirituel, du profane philosophique byzantin au sacré clunisien, de certitudes du temps en doutes existentiels intemporels. Sur sa route, il croisera le pape qui déclenche la première croisade, un exubérant ermite angevin prêchant aux prostituées, un futur saint falsifiant des manuscrits pour la gloire du diocèse dont il est évêque. 

L’aventure dresse aussi de beaux portraits de femmes, celui de l’abbesse qui instruira Hildegarde de Bingen, celui d’une baronne meurtrie par la violence d’un fils. Et comme un roman vaut souvent par l’évocation d’abominables méchants, on succombera à la noirceur du moine Raban, Jack l’Éventreur avant la lettre, on frissonnera au supplice du détestable Ebles Manzer. 

L’impérieuse nécessité du destin et la puissance des reliques pousseront le héros à jeter au Dauphiné les bases de l’ordre monastique des Antonins, dévoué à soigner les corps gangrénés par le Feu de Saint-Antoine, quand l’Église d’Occident ne savait que sauver les âmes. 

Tous ces personnages s’expriment avec un plaisant vocabulaire d’époque, parfois difficile, obligeant à consulter les apostilles correspondantes, ce qui brise alors le rythme de lecture. Et si rien n’est vrai, tout est vraisemblable, le plaisir de suivre l’intrigue étant alimenté par un travail rigoureux de recherche historique. 

Avec pour sous-titre « Guérir au Moyen-Âge », le roman CITÉ CÉLESTE esquisse ainsi une question : dans le contexte du XIe siècle, que voulait dire être physiquement et mentalement en bonne santé, malade, guéri ou incurable ? Au lecteur de voir en quoi une réponse éclaire ou pas notre modernité.

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