LE PROFESSEUR ET LA SIRÈNE
Contribution La Griffe Lorraine
Rubrique Coups de coeur
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲
Facilité de lecture ▲▲▲▲▲
Rapport avec le rite ▲△△△△
Guiseppe Tomasi Di Lampedusa écrivit dans les années cinquante « le guépard », chef d’œuvre absolu. (Le film ne vaut rien, gâché par un Delon bondissant, et Claudia fait la gueule…!).
Bref, le bouquin, un des plus grands romans du vingtième siècle est à emporter au purgatoire, pour vivre encore un peu, dans une attente perpétuelle, comme le fut ce temps béni où les grandes familles siciliennes virent avec lucidité et dérision s’effilocher lentement leur condition. Mais ce n’est pas ici le sujet….
Le comte Di Lampedusa écrivit, peu avant, trois nouvelles dont il faut ressortir « le professeur et la sirène ». A placer au plus haut dans l’aristocratique hiérarchie des textes courts : Un vieux misanthrope de professeur nous entretien de son secret, un amour d’adolescence resté unique. C’est peu et ç’est tout.
Peux t’on garder toute sa vie la trace d’un évènement extraordinaire, le vivre et le porter comme la plus belle chose au monde ? Y-a-t-il des distances infranchissables qui font que l’on ne puisse jamais revenir dans la réalité et considérer que le vrai monde est celui fugacement vécu ?
Doit-on comme Ulysse rester attaché au mât de la barque du souvenir ?
On ne peut trouver plus belle illustration de l’amour triomphant de la mort, car il ouvre à un autre monde et, irremplaçable, ne s’éteint jamais.
L’écriture est sublime : pas un mot de trop n’éborgne cette intimité. Une mer-veille.
A emporter, cette fois, au paradis donc. Mais je crois bien que Dieu l’a déjà dans sa bibliothèque…