ORWELL OU L’HORREUR DE LA POLITIQUE

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Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique Coups de coeur

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲△△

Facilité de lecture ▲▲▲▲▲

Rapport avec le rite ▲△△△△

Voici un petit livre à dévorer en une seule fois, simple et terriblement percutant. Basé sur la vie de l’écrivain Georges Orwell, l’illustre auteur de « 1984 » et de « la ferme des animaux ».

Le parcours trépidant d’Orwell est utilisé par Simon Leys pour démontrer l’aspect visionnaire de toute son œuvre mais aussi les incohérences et les stupidités de notre monde.

La remise en cause de toutes les idéologies qui n’aboutissent qu’à abrutir l’homme, le manque d’imagination qui aboutit à une aliénation de masse : L’histoire a déjà montré qu’il ne faut pas grand-chose pour faire basculer des millions d’hommes dans l’enfer de 1984 : il suffit pour cela d’une poignée de voyous organisés et déterminés. Ceux-ci tirent l’essentiel de leur force du silence et de l’aveuglement des honnêtes gens. Les honnêtes gens ne disent rien, car ils ne voient rien. Et s’ils ne voient rien, en fin de compte, ce n’est pas faute d’avoir des yeux, mais, précisément, « faute d’imagination »

Lorsque Orwell, socialiste convaincu va se battre en Espagne, il ne pensait pas être la cible des communistes, il décrit comment ces derniers ont trahi la « cause républicaine » dans le silence complet des « bien-pensants » et « progressistes » de l’époque.

Je ne peux pas m’empêcher d’y voir un parallèle avec ce que nous vivons aujourd’hui, pas dans les mouvements politiques mais dans la faculté extraordinaire d’être dans le déni du réel. L’idéologie tue, écrase les faits. Sartre se fait étriller, lui qui ne voit que des catégories : ouvriers, Juifs, … au lieu d’y voir des êtres humains. Cette mise à distance de la vérité masque la pauvreté réelle et « le premier effet de la pauvreté est de tuer la pensée (…). On n’échappe pas à l’argent du simple fait qu’on est sans argent. »

Orwell affirmait : « il n’y a que deux sortes de gens qui comprennent vraiment le fascisme, ceux qui en ont souffert et ceux qui possèdent eux-mêmes une fibre fasciste. »

On retrouve dans cette notion notre cher Jung qui avait conceptualisé « le guérisseur blessé ».

C’est une lecture indispensable pour tout esprit éveillé, la contigüité avec ce que nous vivons actuellement est quelquefois déstabilisante.

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