Contribution La Griffe Paris

Rubrique Coups de coeur

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲▲▲

Rapport avec le rite △△△△△

Franz-Olivier Giesbert avec ce premier tome, sur 3 prévus, nous emporte au siècle dernier dans le tourbillon des années 1958. Sans doute la France était au plus mal avec l’Algérie. Problème qui paraissait alors insoluble et qui depuis 1954 avait entraîné l’armée française dans sa lutte incessante avec les partisans de l’Algérie indépendante.

Coups épouvantables sur le terrain (meurtres abominables, massacres divers), coups politiques particulièrement tordus aussi.

L’arrivée du Général de Gaulle, une forfaiture pour les uns, le sauveur de la République pour les autres.

L’auteur raconte avec force détails, toujours documentés, cette période où le Général, dissimulateur et parfois dissimulateur cynique, a réussi, sûrement sans gloire mais en étant capable d’assumer des injustices scandaleuses, à régler cette question de l’Algérie.

L’ouvrage est d’autant plus passionnant que F-O Giesbert évoque des souvenirs personnels et familiaux (il avait 11 /12ans), de plus, il mentionne des interviews qu’il réalisa plus tard avec les personnalités en cause. Il cite toujours abondamment ses sources, méticuleusement.

L’ouvrage se lit quasiment d’un trait. Il remet les pendules à l’heure sur cette période très proche de nous et déjà « historique ». Pour certains il ravivera des souvenirs encore bien présents.

A l’heure où les hagiographies abondent, où seules les qualités du Général sont mises en avant, ce livre est une respiration. Il ne détruit pas une icône mais en montre aussi les faiblesses jusqu’à son départ chez Massu pendant les émeutes de mai 1968.

Livre tonique, perturbant, fondamentalement sincère et historiquement fondé, il manifeste les qualités de son auteur qui fait penser, bien souvent, à un chroniqueur. Il sait descendre jusqu’à la petite histoire, celle des secrets, des cachotteries, celle des caractères des uns et des autres : les courtisans (toujours prêts à acquiescer) mais aussi ceux qui sont capables d’affronter le « grand homme » et de le contredire.  

Un vrai bouquin d’histoire(s).

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