JIM HARRISON.SEULE LA TERRE EST ETERNELLE

Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique Coups de coeur

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲△△

Facilité de lecture ▲▲▲▲▲

Rapport avec le rite ▲△△△△

Hagiographie : Ouvrage écrit de la vie des saints, sauf que le saint en question est un écrivain « into the wild », vieil ours des plaines du Montana, des rivières à truites et du vin français choisi. Vous avez reconnu l’auteur de Dalva, Légendes d’Automne, La Route du retour…Jim Harrison 1937-2016.

Harrison, le braconnier de l’Amérique des grands espaces, la célébration du monde sauvage, mais aussi le récit des méfaits d’une nation sans mémoire, « la lente dépravation de la nature sous les coups de boutoir de la cupidité, des personnages meurtris de solitude ;(…) ripaillant dur et buvant sec ».

François Busnel, appréciant autant les récits que l’homme, prenait prétexte, à chaque sortie de bouquin, de filer voir Jim et parler, marcher, pécher…,

Alors un film-hommage qui ferait l’éloge de la liberté, une ode à la nature ? Tentant !

-Non, fit Jim, une bonne douzaine de fois, car le problème, c’est la légende et elle finit toujours par t’étouffer. Les lauriers finissent de plâtre.

Alors, un film avec ? Et au rythme lent, contemplatif, « en présence de ce vieux saltimbanque qui est un des plus grand auteur contemporain »… Un film inclassable ? Ce qui fut fait.

Notes préparatoires, ou prises pendant, photos, peu importe, ce bouquin colle à la vie, ses temps morts, ses révoltes, rapportent les paroles échangées ou leurs silences, ses drôleries et ses désespérances, la prééminence de la surprise sur le convenu, et un amour (lucide l’amour) inconditionnel de toute vie.

Le bouquin comporte un texte très intéressant de Busnel qui replace chaque roman et le mélange à la parole de Jim dans une profonde connivence et vérité.

Suit une anthologie-dictionnaire des citations Harrisoniennes.

Et se termine par l’extrait d’un journal de bord relatant la vagabonde traversée cartographiée nord-sud des États-Unis, sur les pas de Jim et de ses lieux et personnages.

Un livre qui donne envie de se réensauvager, « s’enfuir vers le monde » un livre à dévorer come un ogre, tout en prenant le temps.

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