Les Carnets du Major Thompson

Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique Coups de cœur.

Décidément, les Anglais n’ont rien d’amusant.

Intérêt général de l’ouvrage: ▲▲

Recommandation de lecture: ▲

Facilité de lecture: ▲▲▲▲

Rapport avec le rite: 0

Depuis très longtemps j’entends parler des Carnets du Major Thompson comme une œuvre pleine d’humour, une référence absolue, un incontournable de la blague, il était temps de lire cette référence pour de nombreux auteurs et humoristes.

Il s’agit d’un texte de Pierre Daninos qui se met à la place d’un personnage anglais, le major Marmaduke Thompson. Ce personnage fictif commente la France et les Français. L’écriture est plutôt belle, ciselée, le texte étant censé être traduit par Pierre Daninos et le Major étant présenté comme un personnage réel. Je ne sais pas si le canular en question a fonctionné à l’époque en 1954.

Le Major, marié à une Française, nous expose le choc culturel entre le bougon français et le coincéBritannique. C’est caricatural et sûrement sympathique à l’époque. Nous sommes maintenant habitués à des écrits et des commentaires plus féroces. Bien entendu, ce n’était pas le but de Daninos, mais je ne pourrais dire si c’est l’écart temporel, presque soixante-dix ans, ou tout simplement l’attente qui était trop importante de ma part, mais je me suis profondément ennuyé, je n’en suis pas furieux, j’en suis triste et déçu.

Ce contraste sociologique entre ces deux peuples est trop convenu, les Anglais distingués, les Français grognons, la retenue, les grandes gueules, la bonne bouffe, etc. C’est de l’humour courtois, petit bourgeois, avec de la « blagounette », des petites anecdotes, des comparaisons souriantes, etc.

En fait cela fonctionnerait bien sur une cinquantaine de pages, il faudrait concentrer la sociologie et l’humour, mais c’est peut-être un signe des temps, plus vite, plus efficace, plus exigeant avec l’objectif à atteindre et on perd aussi en finesse, bref, je suis partagé.

Daninos est né dans une famille aisée et a fréquenté de trop près les Anglais, sa vision bourgeoise brosse un portrait plus proche du théâtre de boulevard que du « français moyen » et il me paraît bien difficile de lui pardonner sa tendresse envers la perfide Albion.

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