CHRONIQUES DE LA HAINE ORDINAIRE
Contribution La Griffe Lorraine
Rubrique Coups de coeur
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△
Facilité de lecture ▲▲▲▲▲
Rapport avec le rite ▲▲▲▲△
Qui ne connaît Pierre Desproges, ce fabuleux humoriste ? Ce livre reprend les chroniques matinales de Desproges sur France-Inter en 1986. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ces chroniques sont particulièrement féroces et que Desproges n'épargne pas les travers de ses contemporains, le tout avec un humour acéré, bien rare, et fort courageux. Tout le « showbiz » en prend pour son grade et les médias ne sont pas favorisés par ce passage à la moulinette. Ce sont pour certains quelques égratignures et pour d'autres des coups tigresques de griffes. Desproges n'est jamais dupe des modes et des manipulations tant publicitaires que politiques. Notre société mercantile l'amuse beaucoup tout en le navrant, ce qui lui donne l'occasion de formuler des remarques épatantes par son style inimitable et un vocabulaire adéquat. Notre homme est par ailleurs un fin lettré, soucieux d'une grammaire irréprochable, l'orthographe étant à l'avenant et l'emploi des conjugaisons ne reculant devant aucun temps devenu hélas de nos jours désuet.
J'ai bien ri à la lecture de ses chroniques, dont une m'a arraché des rires inextinguibles, à savoir celle des gommes. Souvent prophétiques, toujours marquées par un bon sens (interdit pour les fesse-mathieux et autres penseurs à deux ronds (de cuir ?).
Les chroniques sont un régal pour l'esprit et les zygomatiques. Elles ont en outre un grand mérite car elles nous interrogent sur les coups d'encensoirs imbéciles délivrés par le commun à des personnages peu recommandables. Elles nous titillent les neurones, nous incitent à la réflexion et nous remettent à notre place. Bienfaisante thérapie indispensable à l'équilibre mental des déséquilibrés qui arpentent les rues sans vraiment savoir où ils en sont.
Précipitez-vous dans La chasse aux livres à la recherche de ce petit opuscule bousculant et salvateur, et vous découvrirez que Desproges a toute sa place dans le cénacle fermé des grands philosophes méconnus.