NORD-MICHIGAN
Contribution La Griffe Lorraine
Rubrique Coups de coeur
Intérêt général de l’ouvrage ▲△△△△
Facilité de lecture ▲▲▲▲▲
Rapport avec le rite △△△△△
« Il y en a qui agissent d’emblée en suivant leur impulsion, mais pour la plupart nous passons notre temps à ruminer comme des vaches avec quatre estomacs et un cul gros comme ça. Et quand on a enfin digéré notre impulsion, elle s’est évanouie. »
La promesse d’un bon Jim Harrison, le nord de l’Amérique du nord (nord-Michigan). L’été est le moment idéal pour un peu de fraicheur, de vent et se rapprocher d’un vieil ami, d’un copain de lecture avec ses attentes et ici… ses désillusions.
Écrit en 1976, ce roman, moins connu, conte l’aventure amoureuse d’un fermier-instituteur qui, au mitan de sa vie, se laisse séduire par une jeunesse de dix-sept ans.
Enquiquinements à venir, déboires et Bourbon, tiraillements entre éloignements souhaités et rapprochements attendus.
Je suis sincèrement, et sûrement à tort, passé à côté. Ça sent la vieille recette : un peu de sexe, un peu de pêche, de chasse, la ferme en décrépitude entre vague à l’âme et embrasement, les interrogations… Mélangez, c’est fort, ça pique, et puis plus rien.
Je n’ai pas reçu en retour la part de compagnonnage que l’on ressent avec les récits mythiques que sont Dalva ou Légendes d’automne, du même auteur. Ce velours tragique qui vous reste comme un long vin de Bourgogne, partagé en silence et vous réchauffant doucement de sa connivence.
Bien sûr, il est quelques fulgurances comme le récit de la traque du dernier coyote de la région, au seuil de son terrier. Coyote qui lui joue des tours. Chacun sait que le coyote est patient à l’infini, prompt à la moindre occasion, observateur et curieux. Enfin, il est solitaire et sauvage. Le jeu du chat et de la souris… Envers soi-même ?
Vous m’avez compris, il n’y a pas de rédemption facile.
Un récit sans jugement, très bien écrit, au rythme souple, poétique, mais trop facile de fond, à mon sens.