PASSER PAR LE NORDLA NOUVELLE ROUTE MARITIME

Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique Coups de coeur

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲▲▲

Rapport avec le rite △△△△△

Destination Paris dans un wagon mal chauffé. La buée croutant sur la vitre estompait le paysage morne et gris. Son défilement était semblable à la vitesse du vent soufflant sur la toundra sibérienne. Ces conditions remplies, j’étais prêt à « passer par le nord », « Une nouvelle route maritime » s’ouvrait à moi, comme Cendrars triant ses gemmes sur la moleskine du transsibérien.

Destination Tromsô puis Mourmansk, longeant la côte russe, plein est, Nouvelle Zemble, terre du Nord, ile de Nouvelle Sibérie, Wrangel, jusqu’ au détroit de Béring (largeur 40 miles, découvert en 1728). Ensuite bifurquez plein sud vers la péninsule du Kamtchatka et l’Asie.

Les deux auteurs ont écrit « Salut au grand Sud » et poursuivent leur œuvre de vulgarisation (le papier, le coton, le Gulf Stream, l’avenir de l’eau etc…pour Eric) par ce basculement à venir, celui d’une voie économisant aux navires marchands douze jours (par rapport au canal de Suez) et vingt (si cap de bonne Esperance).

Certes les peausseries d’ours, de renard blanc et autres zibelines, huile de baleine, corsets et ivoire de morse, ne sont plus d’actualité aux cours impériales, remplacées par gaz, pétrole, naphte, ou minerai de fer.

Mais, petit à petit, aidé par le réchauffement climatique et la puissance des fleuves russes se déversant dans l’océan arctique, chassant ainsi les glaces vers l’Alaska, la partie pour quelques mois par an s’avèrerait jouable. (Soixante et onze bateaux en 2013). Sous conditions toutefois : navires renforcés, brise-glaces ouvrant la voie, bureaucratie russe à apprivoiser, oubli des bases militaires de tous poils, et laissons reposer en paix, au fond, les futs d’uranium ainsi que les sous-marins soviétiques.

Les seuls freins actuels sont les extrêmes difficultés d’exploitation ( -40°C) sans parler des risques humains et environnementaux.

Versons quand même une larme pour les natifs qui furent déplacés et sacrifiés, mais aussi respect pour les capitaines et scientifiques courageux qui pour la plupart finirent croqués par les glaces.

Bref un essai aventurier, sans prétention, exhaustif, AVEC DES CARTES !

Un bouquin à lire en été sur la plage, pour garder la tête froide car là, plus qu’ailleurs, rien n’est simple et les enjeux colossaux.

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LA FRANCEGEOGRAPHIE CURIEUSE ET INSOLITE