Le comte de Monte-Cristo
Contribution LA GRIFFE Lorraine
Rubrique Coups de coeur
Recommandation de lecture ▲▲▲▲▲
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲
Facilité de lecture ▲▲▲▲
Rapport avec le rite ▲
« Le pardon n'est peut-être que la forme la plus raffinée de la vengeance.
Roman classique de la littérature française, chef d'œuvre incontesté du XIXème siècle, le Comte de Monte-Cristo nous transporte dans une fresque romanesque sans pareille. Le soir de ses fiançailles, moment de bonheur insouciant et débordant, au milieu de rires éclatants, et sous un ciel éternellement bleu, Edmond Dantès est arrêté pour son prétendu bonapartisme et enfermé dans une des geôles du château d'If, prison perdue au milieu des mers, cabinet de réflexion où il connaîtra la peur, le froid, la faim, l’attente, le doute et l’espérance.
Il y restera douze ans. Douze, nombre à forte valeur symbolique, nombre du temps et de l’espace, symbole d’aboutissement et de perfection, qui évoque le cycle solaire et les lunaisons. Douze ans pendant lesquels la candeur du jeune Dantès va lentement s'éroder pour laisser place à une haine viscérale envers ceux qui l'ont condamné à la lente agonie de l'emprisonnement. Il trouve toutefois dans la personne de son voisin de cellule, l'abbé Faria, un mentor qui lui apprendra les sciences, la philosophie, l'Histoire et l'emplacement secret d'un fabuleux trésor dissimulé sur l'île de Monte Cristo.
Lorsque Dantès parvient à s'échapper, il n'est plus le même homme et devient le comte de Monte-Cristo, se sentant investi par la justice divine et vivant désormais pour sa vengeance qui précipitera un à un dans l'abîme les trois mauvais compagnons qui ont comploté à sa ruine : le procureur Villefort, le catalan Fernand et le comptable Danglard.
Alexandre Dumas a ainsi mis en lumière ce soupçon d'immortalité pour ceux qui reviennent d'entre les morts, transfigurés, plus forts et déterminés que jamais.
Si l'écriture est parfois maladroite et les redites nombreuses, je me suis laissé emporter par ce récit où se mêlent compassion, dégout, fascination, effroi et admiration. Si j’ai, dans un premier temps, été surpris de la conception du bonheur selon laquelle il ne peut advenir que si l'on a beaucoup souffert, je me suis remémoré la citation du sociologue et philosophe Edgar Morin : « De même qu’il faut de la souffrance pour connaître le bonheur, il faut de la prose pour qu’il y ait poésie ».