ÉLOGE DE CE QUI NOUS LIE
Contribution La Griffe Paris
Rubrique Coups de coeur
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲
Facilité de lecture ▲▲▲▲▲
Rapport avec le rite ▲▲▲△△
Pour Pascal Lardellier, les rituels sont au cœur de la société et si certains le sont d’évidence, d’autres ne nous apparaissent pas tels bien qu’ils en possèdent tous les attributs. A la manière de M Jourdain, nous ritualisons sans le savoir et les rites n’ont jamais été autant d’actualité.
Alors même que nous vivons dans l’individualisme le plus étroit, notre existence reste ponctuée par les rites collectifs.
Des rites d’interaction au cœur de nos relations qui régissent la vie en société (comportements identiques des adolescents, invitations avec codes de civilités…) aux fêtes ritualisées (Saint Valentin, pendaison de crémaillère, fête des mères…) jusqu’aux rites des institutions, entreprises et commerce (installation d’un Président de la République, fonctionnement de l’Europe, séminaires, consumérisme d’Apple/store).
L’homme est un animal social et rituel. Bien évidemment, notre auteur n’oublie pas de rappeler mais sans s’appesantir, que la Franc Maçonnerie et autres mouvements s’appuient tous sur des rituels.
Ce livre, une fois ouvert, on ne le lâche plus ! Non seulement il nous confronte à nos habitudes, nos comportements souvent inconscients, nos façons d’être vis-à-vis des autres, notre place dans la société, nos modes ; il est plein d’esprit, avec des clins d’œil, des remarques drôles à propos du vécu de chaque instant. Ainsi, à la sortie d’une invitation (rituélique par essence) que diront les invités : « ah c’était moins bien que la dernière fois » ou l’inverse…Des petites choses de la vie, des petites remarques piquantes entendues et familières.
220 pages environ d’une sociologie sérieuse, appuyées de références universitaires : Pascal Lardellier cite ses sources, elles sont toujours de grande qualité, pour autant il reste proche de la vie quotidienne. Pas de prétentions, de mots abscons, au contraire une grande simplicité pleine de profondeur. Des exemples toujours bien choisis qui démontrent que ce professeur vit effectivement ici et maintenant, ce n’est pas un savant Cosinus. Il fait ses courses, ses invitations mais ses nourritures terrestres et les contacts avec ses contemporains n’écartent pas une analyse sociologique pertinente, une grande connaissance historique de certains rites.
L’ouvrage est d’une lecture aisée, très accessible et fort plaisante.