BELLOT

Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique Coups de cœur.

« A l’intrépide jeune Bellot de la marine française, ses admirateurs britanniques… ».

Intérêt général de l’ouvrage: ▲▲▲

Recommandation de lecture: ▲▲▲

Facilité de lecture: ▲▲▲▲▲

Rapport avec le rite:▲

« A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire », ce ne fut pas le cas de Joseph Bellot (1826-1853), officier de marine, explorateur arctique, membre de la Loge « l’Accord Parfait » à Rochefort.

Tout commence par la découverte d’un continent par Colomb qui semblait, aussi loin que se dessinait le sud, une barrière infranchissable. (Jusqu’au Horn). Où chercher alors et plus rapidement ? le poivre, le girofle et la muscade, sans oublier les minerais précieux, et le relevé des côtes ? l’idée germa dans l’amirauté britannique d’un passage au nord-ouest, moins dangereux que les Quarantièmes Rugissants. Longer la côte ouest du Groenland, s’engouffrer dans le détroit de Lancaster, passer l’ile de Somerset et …

Le contre-amiral Franklin, 59 ans, fût chargé de cette exploration. En 1846, l’Erebus et le Terror, après avoir hiverné à l’ile Beechey se dirigèrent vers le sud, cherchant à gagner le Pacifique par le détroit de Victoria. Là, Ils furent pris par les glaces et y passèrent deux hivers supplémentaires.

24 officiers dont Franklin moururent en 1847, les 103 survivants abandonnèrent les navires en 1848 et tentèrent de rejoindre le Canada en trainant de lourds canots. Le témoignage oral des Inuits expliqua que « l’incompréhension et l’impossibilité de communiquer avait privé un groupe de « galunaat » (non inuit) d’adopter leurs méthodes naturelles de survie. » Ils moururent d’épuisement.

Et joseph Bellot me direz-vous ? Le non-retour de Franklin émût l’Angleterre et une expédition de secours fut organisée en 1851. Notre héros, « pour exprimer la sympathie de la marine française » et suite à sa demande expresse (et sans solde) auprès de l’amirauté et de lady Franklin, embarqua ainsi sur le Prince Albert. Retour triomphal mais aucune nouvelle de Franklin. Une seconde expédition sur le vapeur Phoenix en 1853… C’est là que Joseph fut emporté, lors d’une tempête, sur une glace dérivante avec deux matelots. Mort tragique qui consterna l’Angleterre. Une petite ile porte son nom, là-bas. Reconnaissance de la bravoure d’un homme, à son dévouement jusqu’au sacrifice.

Ensuite, et c’est une réflexion très personnelle, eût-il été possible que ce funeste glaçon dériva jusqu’en plaine des Vosges ? Mystère…

Enfin, un bouquin intéressant à prendre comme une invite à approfondir ces temps où la notion de valeur avait son importance.

Un regret ? Le manque de cartes précises.