A L’OUEST RIEN DE NOUVEAU

Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique Hors-Normes

La vie, ici, à la frontière de la mort, a une ligne d’une simplicité extraordinaire.

Recommandation de lecture: ▲▲▲▲▲

Intérêt général de l’ouvrage:▲▲▲▲▲

Facilité de lecture:▲▲▲▲▲

Rapport avec le rite: ▲

C’est une étrange impression que de se sentir rapproché des Prussiens de 1914, ceux de l’autre bord. La guerre de position en première ligne comme au repos est bien la même, qu’elle soit rapportée par Remarque (ce récit date de 1928), Genevoix (ceux de 14), Barbusse (le Feu) Junkers (Orages d’acier) et bien d’autres.

Je l’ai relu tout à fait par hasard ou est-ce cette guerre en Ukraine dont on ignore tout, analysée par des experts froids, ignorant le fond et particulièrement de ce rapport démentiel, absurde, risible à la mort, à la hachure, à la pulvérisation, au bruit qui rend sourd à toute perméabilité. Un univers de bêtes terrorisées, escaladant le parapet ou terrés dans les trous d’obus, les mêmes (ceux qui en reviennent) planifiant roueries et rapines pour une assiette  chaude de haricots, à l’arrière.

Clins d’œil entre copains …Une journée à marquer d’une croix. On était parti en bataillon (150 hommes) on revient à 70… Double ration donc, faut rien perdre. Petite joie éphémère, dans quelques jours on repart, c’est justice, faut profiter.

Loin des grandes campagnes planifiées à l’abri et des décisions (inapplicables) des états-majors, ce récit-roman écrit par un soldat allemand de base, parle de fatigue, de chaussures détrempées, de l’écrasement des rats dans la turne, (triste similitude) des mérites comparés du Mauser 1898 à la pelle de terrassement (bien préférable lors de l’assaut, plus longue, plus lourde, plus tranchante), de l’hébétude. Au front, il n’y a pas de silence. Ceux qui sont revenus, la guerre se prolonge en eux, « sans racines et sans espoir ». La guerre enfante alors des étrangers :« Là, derrière nous croît une génération semblable à ce que nous étions autrefois, qui nous sera étrangère et nous encartera ».

Gardons l’espérance qu’il n’en soit pas ainsi, ou alors en soyons totalement dénués pour pouvoir alors accueillir tout sans crainte.

 

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