MESSALINELa putain impériale
Contribution La Griffe Lorraine
Rubrique Hors-Normes
Quelle Déception !
Recommandation de lecture: ▲▲
Intérêt général de l’ouvrage:▲
Facilité de lecture:▲▲
Rapport avec le rite: ▲
Membre du CNRS, agrégé d'Histoire, l'auteur se perd dans ses propos. Il constate le peu de sources fiables quant à Messaline, évoquant les outrances de Suétone et de Tacite. Il est vrai que l'on ne sait pas grand-chose de fiable sur la seconde épouse de l'empereur Claude. Claude de son côté fut détesté de l'intelligentsia romaine. Voilà de quoi faire un couple honni. On accuse le pauvre Claude d'être difforme, de se livrer à la goinfrerie et d'avoir un appétit sexuel que rien ne modère. Messaline quant à elle est accusée de crimes, d'être une « Lupa » une putain etc. Toutes ces accusations sont injustifiées selon l'auteur. Pour démontrer que les ragots l'emportent sur la vérité, l'auteur empile des faits, des textes, des interprétations, et se livre à des développements nombreux, à des analyses critiques fort savantes et universitaires. Mais ce parti pris analytique nuit à son livre, qui n'est en rien une biographie. Redites, redondances, retours en arrière, rendent la lecture des plus pénibles. On y perd son latin. Quel dommage, car il aurait pu, pour le moins, nous livrer quelques lignes égrillardes reprises de Suetone, car enfin, Messaline est bien la plus renommée des putains ?
J'imagine le nombre effrayant de ceux qui achetèrent ce bouquin pour s'échauffer un peu, en toute historicité et qui jetèrent l'éponge très rapidement. Quelle Déception ! Jean-Noël Castorio ne trouva pas le titre adéquat à ce livre. C'est regrettable car le sujet qu'il traite est tout autre : la naissance d'un mythe, celui de Messaline, mythe né de ragots, amplifiés par des intérêts politiques, repris par quelques historiens latin, son essor, jusqu’à son regain au XXe siècle. La vie mythique de Messaline, post-mortem, est bien plus passionnante que sa vie impériale.
Les péplums s'en emparèrent et portèrent la belle impératrice au firmament du stupre. En intitulant son ouvrage Messaline la putain impériale, il pensait à coup sûr faire un bon tirage.