JESUS APRES JESUS
Contribution La Griffe Lorraine
Rubrique Hors-Normes
Ignorants les subtilités chrétiennes symboliques et l'histoire, nos deux auteurs s'empêtrent dans le bénitier.
Recommandation de lecture: 0
Intérêt général de l’ouvrage:▲
Facilité de lecture:▲▲
Rapport avec le rite: ▲
Il ne suffit pas d'être journalistes, cinéastes et auteurs d'une série de télévision sur Arte (Corpus Christi) en 1977, pour prétendre éclairer les lecteurs sur l'origine du christianisme. Bien des historiens, chrétiens ou non, s'y sont essayés avec plus ou moins de succès. Nos deux auteurs, en outre, ne développent nullement les origines du christianisme. Pour des cinéastes, il y a visiblement une erreur de casting et un scénario mal ficelé, pour tout dire non construit. Tout ceci n'est rien à côté d'une défaillance originelle : ils ne sont pas du tout des historiens, ignorent tout des règles de base des historiens, et négligent de citer la plupart de leurs sources. De plus, ils font preuve d'une méconnaissance quasi totale de la construction de l'Eglise, de la portée allégorique du Nouveau Testament. Ils partent d'une idée préconçue : les écrits néo-testamentaires ne sont pas fiables, et ils les réécrivent donc à leur idée, ce qui est très commode pour leur faire dire ce que l'on veut.
Pire ils picorent ça et là dans les évangiles, les épîtres et les Actes des Apôtres ce qui leur convient. Le procédé est bien connu et des plus affligeants. De fait leur bouquin n'est qu'un travail de démolition du christianisme, appuyé par des erreurs historiques. Jésus devient une espèce d’illuminé, les apôtres des types dont on ne sait rien, quant aux disciples, ils en font de la pâtée.
Ils prennent tantôt les textes à la lettre, afin de prouver qu'ils contiennent des invraisemblances ou alors pour d'autres textes se mettent à faire de l'exégèse. A titre d'exemple, lorsqu'ils évoquent les miracles opérés par Jésus, ils négligent l'essentiel : Si Jésus fait marcher les paralytiques, guérit les sourds et les aveugles, ce sont là des allégories. Il met en marche ceux qui s'écartent du bon chemin, il ouvre les oreilles à la parole de Dieu, il fait voir le royaume. Mais ignorants ces subtilités, nos deux auteurs s'empêtrent dans le bénitier. Passons les « blagues » comme celles de Jacques, le « premier pape », Judas un brave type, et Marie une invention.
On ne trouve aucune mention des Juifs et premiers chrétiens d'Alexandrie, comme si les premiers pères de l'Eglise n'y avaient jamais mis les pieds, et encore moins le missel. Origène ? Qui c'est ce gazier ? L'apport des gnostiques ? Inconnu au bataillon, etc. La conclusion s'impose d'elle-même : Un livre inutile.