IMMORTELLE RANDONNEE

Contribution La Griffe Lorraine

Rubrique Hors-Normes

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲△△

Facilité de lecture ▲▲▲▲▲

Rapport avec le rite ▲▲△△△

Lire et écouter uniquement ce qui correspond à ses propres sensibilités, on le sait, cela peut s’avérer nocif pour alimenter correctement nos réflexions, cela inhibe la culture et produit des intellectualités consanguines. La curiosité m’a donc poussé à lire ce parcours raconté par un académicien athée, médecin et ex-ambassadeur.

Ayant du respect pour l’homme, je me suis plongé dans cet ouvrage et j’ai littéralement étais englouti par l’humour, l’autodérision et la réflexion de Rufin. Il peint un portrait du chemin qui produit une irrésistible envie d’y aller, que l’on soit croyant, agnostique, athée comme lui ou de n’importe quelle autre obédience. Son sens de l’observation et sa plume aiguisés arrivent à rendre cocasses des situations en apparence banale.

Il se moque gentiment des « chasseurs de diplôme » (preuve de chaque étape sur le chemin) et cette bienveillance indique déjà l’état d’esprit d’un homme parti chercher une réponse sans connaître la question. Il recherchait simplement un temps d’arrêt, et ce temps d’arrêt il nous le décrit dès le début : « Le chemin est une alchimie du temps sur l’âme ». Il nous indique donc que ces journées de marche, ces repas et ces rencontres nombreuses furent l’occasion de transformer l’homme, d’influencer sa pensée, de douter de son athéisme, de comprendre finalement ce que pouvait être un pèlerin et que chacun détient son propre chemin, quel que soit l’itinéraire emprunté.

Il reste étonné et observateur : de la ferveur de certains, de la générosité, de l’aspect commercial du chemin, il supporte ses douleurs, soigne ses bobos et ce corps qui fait entièrement partie du processus initiatique du chemin de Compostelle.

Un journal de voyage à lire avec grand plaisir pour la somme d’anecdotes, l'esprit et la réflexion délicate et souriante, sur le sens de la vie.