Contribution La Griffe Île de France

Rubrique Hors-Normes

À la suite de « Guerre », dans la continuité, vient de paraître l'un des manuscrits ayant disparus à la libération.

Recommandation de lecture: ▲▲▲▲▲

Intérêt général de l’ouvrage:▲▲▲▲

Facilité de lecture:▲▲▲▲

Rapport avec le rite: ▲▲

Il faut bien qu'il y en ait un qui se dévoue… Bon, je vais y aller ! C'est toujours la même histoire quand on aborde le « cas Céline » : la différence entre l'homme et l'écrivain ou la similitude des deux. Naturellement, on s'en tire généralement en vantant le « Voyage », comme un chef d'œuvre universel et on aborde le reste de l'œuvre en se pinçant le nez, notamment les odieux pamphlets antisémites ! On peut aimer ou détester son écriture si particulière, si faussement spontanée et si tellement travaillée, mais l'essentiel est autre part : dans sa vision de la vie. Bien sûr, il « en rajoute » dans le côté sordide, en espérant « choquer le bourgeois », mais demeure, en profondeur, l'attirance vers la déconstruction, pas dans le sens du philosophe Derrida de démolir pour reconstruire, mais de créer des ruines et de s'y complaire, à l'exemple de ses trois derniers écrits, montrant la fin de l'Allemagne nazie en 1944 : D'un Château l'autre, Nord et Rigodon. Cette fascination pour la fange, nous la retrouvons dans « Londres », où Céline vit à Londres après avoir été blessé sur le front (thème de « Guerre »), dans un milieu sordide parmi les souteneurs et les prostituées. Une description d'un sous-prolétariat, loin de l'image du « tea time » familial classique ou du pub confortable britannique. C'est là, dans cette misère physique et psychologique, que Céline découvrira son intérêt et sa vocation pour la médecine grâce à un médecin juif ! Lire Céline, pour un Franc-Maçon, est un exercice salutaire : nous y découvrons tout ce que nous ne pouvons être : la haine de l'autre dissemblable, la jouissance perverse de la mise en valeur du laid, la joie de démolir au lieu de construire, une haine permanente des femmes.

À la fin de la lecture de Céline, avec bonheur, (Dieu Merci !) on s'aperçoit que décidément, cette vision du monde, n’est pas celle qui nous concerne.

 

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