LONDRES

Contribution La Griffe Paris

Rubrique Hors-Normes

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲△△

Facilité de lecture ▲▲▲▲△

Rapport avec le rite △△△△△

On connaît trop bien l’individu, l’homme est particulièrement antipathique : écrits antisémites nauséabonds :  Bagatelles pour un massacre en 1937, L’École des cadavres en 1938 et Les beaux draps 1941. Il se retrouvera, fin 1944, au château de Sigmaringen avec toute la clique pétainiste protégée par les nazis, en attendant de se sauver au Danemark puis d’être condamné en France …et par-dessus tout sans arrêt à se plaindre de ses malchances.

Pourtant c’est un grand écrivain : Le Voyage au bout de la nuit, Mort à crédit ont littéralement propulsé Céline au sommet des écrivains du 20ème siècle. Une écriture souvent empruntée à l’argot, des phrases déstructurées, un style complètement éloigné des carcans habituels, associé à un pessimisme « noir » sans espoir aucun. Il ne croit pas en l’homme quand il ne l’exècre pas ! Il a écrit une vingtaine de livres et celui-ci a été retrouvé dans des conditions rocambolesques. Œuvre sans doute volée, et sûrement non revue par Céline lui-même. Elle a été éditée telle quelle en 2022.

Dans cet ouvrage Céline évoque la vie qu’il a menée à Londres dans les années 15/16 avec des loubards proxénètes et leurs prostituées, un médecin prêt à tout, des lieux les plus louches possibles, des individus de tous acabits…on n’en dira pas plus.

Le livre est-il bon ? Pas vraiment il accumule tous les poncifs céliniens : un érotisme désordonné qui vire bien trop souvent à la pornographie la plus scatologique, des divagations d’alcooliques, des affabulations excessives, des anecdotes qui ne tiennent pas debout parfois.

A trop inventer, on n’est plus crédible. Les personnages sont, sauf exception, caricaturaux à l’excès et le récit à force d’invention, sans queue ni tête finit par lasser.

La 1ère partie est la plus faible, reconnaissons néanmoins que les 2ème et 3ème parties sont plus intéressantes et permettent, à la rigueur, d’y trouver un certain intérêt.

Ouvrage mal ficelé qui a pour mérite de permettre un beau tirage pour l’éditeur valorisant cet « inédit de Céline ».

Ne perdez pas de temps à le lire sauf si vous êtes un inconditionnel de Céline !