LA VOLONTÉ DU ROI KROGOLD
Contribution La Griffe Paris
Rubrique Hors-Normes
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲△△△
Facilité de lecture ▲▲▲▲△
Rapport avec le rite △△△△△
Le dernier roman inédit retrouvé dans les manuscrits de l'écrivain français Louis-Ferdinand Céline, La Volonté du roi Krogold est un conte médiéval écrit comme une "légende gaélique".
Gallimard en publiera deux versions. L'une date « de la première moitié des années 1930 » et s'intitule « La Légende du roi René ». L'autre est le manuscrit portant le titre finalement retenu, qui peut « être daté de 1939-1940 ».
Les deux livres proviennent des quelque 1200 feuillets manuscrits que Céline, fervent collaborationniste, avait laissés derrière lui en fuyant Paris pour l'Allemagne nazie en juin 1944.
Confisqués par un résistant, puis mis à l'abri pendant trois quarts de siècle, ces écrits sont réapparus de manière inattendue en 2021. Ils ont déjà donné lieu à deux autres romans inédits publiés en 2022, Guerre et Londres.
C’est l'histoire de la guerre entre Krogold et Gwendor prince félon lequel aime et convoite sa fille. Gwendor sera tué par le roi Krogold.
On rencontre quelques personnages dont le trouvère Thébaud un homme sans foi, assassin du procureur breton Morvan, père de son copain Joad. Joad véritable garnement va quitter sa famille pour clochardiser avec Thébaud.
Ouvrage assez surprenant pour un « Céline ».
Est-ce bien intéressant alors même que ce roman se veut un bouquin inspiré des textes du moyen-âge, type roman arthurien ?
Bien sûr on trouve un style original, du faux vieux français, des créations de mots, une liberté totale permise par le genre, séries d’images, de descriptions fortes et déconcertantes, souvent rabelaisiennes.
S’y retrouve-t-on, faut -il chercher un code, une finalité, y a-t-il une clé perdue ? Faut-il croire aux apparitions, aux spectres pour avancer ?
C’est totalement inachevé, Céline aurait-il terminé ce livre, on ne le saura pas ? Alors une véritable déception ?
Sûrement, on reste sur sa faim malgré ses outrances, sa mythomanie, ses accumulations, ses vulgarités ses quelques fulgurances céliniennes. Ça peut déplaire.
Pourquoi le choisir, pourquoi éventuellement le lire ? Parce que c’est du Céline quand même. Plutôt une curiosité qui fait vendre sur son nom. Sans aucun doute pour spécialistes de Céline, pour universitaires passionnés par l’auteur, devrait figurer dans une édition de ses œuvres complètes avec ses pamphlets antisémites. Peut-être.
Un lectorat très, très limité.