LES CICATRICES ROUGES 14-18
Contribution La Griffe Lorraine
Rubrique Hors Normes
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲
Facilité de lecture ▲▲△△△
Rapport avec le rite ▲▲△△△
Paul-Marie Duval était un grand spécialiste de l'histoire de la Gaule. Professeur d'archéologie et d'histoire, il enseignait au Collège de France. C'est dire qu'il connaissait son sujet. Dans ce livre, il avait choisi une période heureuse, celle de la Paix Romaine. Mais chacun sait que derrière tout ouvrage d'histoire se tient une idée conductrice, un exposé idéologique. Celle de Duval est simple : Après la conquête de la Gaule par Rome, la Gaule succomba progressivement aux délices de la paix et son vainqueur se mua en modèle.
La Gaule se couvrit de monuments : forums, arènes, théâtres, et adopta bien des coutumes venues d'Italie. De fait, ce monde nouveau concerna essentiellement les grandes agglomérations, laissant les campagnes de côté. Hélas, l'auteur fit de grandes impasses sur bien des cités, et plus grave encore négligea les édifices construits déjà par les conquérants. Arles fait partie du lot, tout comme Nîmes ou Orange. Quand il aborde Lugdunum, il passe sous silence le fait que la ville existait depuis quatre siècles et que les Phéniciens puis les Grecs, y avaient établis un comptoir. Mais pardonnons à Duval ces oublis. Il met le doigt sur une conséquence essentielle, Les traditions celtiques et romaines s'agrégèrent. Les fondements des principes du droit romain se retrouvent encore de nos jours dans notre France : Code civil, justice, etc.
Qui plus est, ils survécurent aux grandes invasions, tant l'enracinement fut profond. Bref, nous sommes encore des Gallo-romains, nous les imitons dans notre architecture et suivons encore l'influence des vertus romaines. Enfin, est-il encore besoin d'ajouter que notre langue est avant tout romane, même si une grande partie de notre vocabulaire est issue du bas latin, celui des colons et soldats de Rome ? Et les curés n’abandonnèrent le latin que dans les années 1970, au grand dam de Brassens.