PHÉNOMÉNOLOGIE DE LA TRANSCENDANCE
Contribution La Griffe Paris
Rubrique les Incontournables
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲
Facilité de lecture ▲▲▲△△
Rapport avec le rite ▲▲▲▲△
Ami lecteur, asseyez-vous confortablement, car vous allez devoir repenser un certain nombre de vos conceptions. La transcendance est, comme vous le savez, une notion difficile ou chacun y met un peu ce qu’il veut, ce qui donne lieu à des conceptions divergentes, mais qui en général, présupposent l’idée d’un être supérieur créateur.
Or, Sophie, Norman aborde cette question sous l’angle purement phénoménal. Ainsi, pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien est défini comme : « ce qui est du monde ». Dans ces conditions, la transcendance est décrite par l’auteur, comme ce qui est incommensurable au monde, sans notion de ce qui est au-dessus ou en dessous, excluant ainsi l’hypothèse d’un être transcendant.
En revanche, le monde porte la trace d’une transcendance autrement dit d’un monde qui ne se suffit pas à lui-même. Il ne se suffit pas à lui-même car il a un défaut de suffisance ontologique que l’auteur définit comme sa création. Création parce qu’incomplet et que sa complétude, c’est l’Humanité avec un grand H, c’est-à-dire une règle absolue applicable à tous les êtres vivants du monde ; règle extérieure au monde mais hors du champ théologique.
La transcendance ne peut se manifester que dans un monde incomplet car s’il était complet, il serait figé donc parfait mais sans aucun devenir possible. Cet idéal de l’humanité est hors du champ du monde immanent et c’est pourquoi l’auteur lui donne le sens de révélation sens auquel nous sommes peu habitués. De même, nous dit-elle, débarrassées des sédiments théologiques, création, révélation rédemption, apparaissent comme trois façons de désigner une seule, et même chose l’inachèvement du monde.
Alors évidemment, c’est tout le problème d’une approche phénoménologique de notions philosophiques voire métaphysiques en essayant de leur appliquer un protocole expérimental, ce dont l’auteur ne se prive pas avec des affirmations logiques en cascade qui ne sont pas sans rappeler la théorie des ensembles. Je dis cela pour ceux qui en ont gardé un souvenir ému. Cela donne une approche intéressante car peu habituelle, mais difficile à lire, et plusieurs lectures sont parfois nécessaires pour essayer vaguement d’appréhender ses conceptions.
Mais je ne désespère pas un jour d’y arriver !