L’ESPRIT-MUSIQUE ET LE REAA

Contribution La Griffe Parisienne

Rubrique les Incontournables

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲△△

Rapport avec le rite ▲▲▲▲▲

Lorsque Gaël de Kerret décrypte la Passion selon Saint Mathieu on se sent le plus humble de tous, tant sa connaissance de l’œuvre est exhaustive, couvrant les quatre sens d’interprétation de la tradition chrétienne, le littéral, l’allégorique, le moral et l’anagogique.

Ce n’est là pourtant qu’une des pépites dont son ouvrage regorge, véritable Volume de la Loi de la Musique Sacrée.

Chaque page ouvre une galerie vers le filon créateur du « S’Un » Graal. Le béotien y trouvera la Force de s’élever, l’esthète l’ornement de la Beauté, l’initié la Sagesse édificatrice et la raison d’être de la musique du Rite. Pas celle de l’interrogation dérisoire de sa présence rituelle ou non dans le cérémonial, mais les manifestations de son souffle créateur.

L’histoire du monde, des civilisations, des pouvoirs, commence par une clef musicale et tient à une portée sur laquelle chaque Puissant y placera les notes à sa façon. Les Rois en feront leur troisième pouvoir, les Papes leur Hermès dogmatique, les cordes vocales leur atout chœur. Ainsi la musique ordonne le chaos. L’Asclépius précise : « Être instruit dans la musique ce n’est rien d’autre que de savoir comment s’ordonne tout cet ensemble de l’Univers et quel plan divin à distribué toutes ces choses » 

La musique sacrée est un principe unificateur, elle architecture le vide, elle le vocalise. « Elle est, disait Verlaine, une langue poétique de l’harmonie du monde » Elle est une découverte mystique de l’indicible dans le dicible. Pour accéder à cette dimension ésotérique, « Il faut, nous dit Gaël, faire le vide en soi, sinon impossible d’entendre la musique des astres, la modulation ondulatoire de l’univers »

Du Concile de Trente définissant la techné de la musique des sphères, à la transmutation alchimique de celle-ci et du chant grégorien, mémoire de l’origine, au quantique de Debussy, langage suprême au-dessus de la musique, Gaël ancre dans notre ADN l’esprit-musique par une mise en abîme au cœur du REAA. S’inspirant du Parsifal de Wagner, il met en exergue l’importance du rôle initiatique de la musique à l’aurore du XXème, afin de faire entrer l’Inouï en nous et de rester attentifs à la libre voix de la musique, véritable hiérophanie pour l’humanité.

Á lire à tout prix.

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LA LUMIERE