HISTOIRE DE L’ALCHIMIE, Histoire d’un grand malentendu ?
Contribution La Griffe Paris
Rubrique Incontournables
Recommandation de lecture : ▲▲▲▲
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲
Facilité de lecture ▲▲▲▲▲
Rapport avec le rite ▲▲▲▲
Des livres sur l’Alchimie, il y a pléthore.
Alors un de plus ou de moins, ça ne se remarque guère.
Chacun y va de sa plume, c’est vendeur, ésotérique en diable, ça sent son mystère.
On peut briller en société, avoir l’air savant, citer des noms inattendus : Zozime le Panapolitain, Stéphanus d’Alexandrie, Olympiodore, sans oublier Fulcanelli et Canseliet plus proches de nous…
Eh bien le livre de Montesinos se veut différent puisqu’il écarte le merveilleux. Il décortique, il analyse, il réfute toute magie. Il remet à leurs véritables places, les légendes et le surnaturel, pas de confusion des genres.
Il veut des faits, des explications, de l’histoire, bref du solide.
La fabrication de l’or (le chesbeth), dans des alambics, des cornues, des creusets, des ustensiles divers au moyen de formules incantatoires ad hoc, folklore que cela, inventions abracadabrantesques pour crédules en quête de sensationnel, pour rêveurs en espoir de l’impossible, quand cela ne relève pas simplement de l’escroquerie.
Folklore que notre auteur étudie avec les nombreux personnages « alchimistes »de tout poil, célèbres ou non qui traversent les époques de l’antiquité à nos jours, en quête de respectabilité trompeuse.
Il ne néglige rien, pas même ceux qui « étrillent sans grand ménagement les adeptes de l’art hermétique ».
Aucun doute l’alchimie a un sens si l’on en retient l’aspect véritablement spirituel, symbolique porteur d’intelligence, nous entraînant vers la réalisation de soi dans une progression morale et éthique.
Un malentendu certes mais explicité avec raison, sans opposition, sans préjugés.
Cet ouvrage de 370 pages et 12 chapitres constitue une véritable somme encyclopédique.
Néanmoins on peut s’y perdre car le fil conducteur n’apparaît pas toujours évident. La chronologie est parfois erratique. Rançon obligée sans doute des connaissances qu’il révèle.
Il faut les aborder attentivement, méthodiquement.
Basta !
Foin des rêves, foin des illuminés, foin des charlatans, l’alchimie bien comprise n’est pas une illusion, pas une mystification, un grand malentendu certainement, qu’il convenait d’éclaircir sans moquerie, avec sagesse et sérieux.
Qui ne souhaiterait pas :
« percer les secrets insondables de l’univers et de la Création »