JUNG L’EXPÉRIENCE INTÉRIEURE

Jung L'expérience intérieure - COUV.jpg

Contribution La Griffe Parisienne

Rubrique les incontournables

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△

Facilité de lecture ▲▲▲△△

Rapport avec le rite ▲▲▲▲△

Mon père avait maison !

Si un livre vaut la peine d’être lu, c’est bien celui-là, tant il regorge de proximités avec notre expérience initiatique. Jung dévoilera la sienne à travers la pierre, celle sur laquelle il s’asseyait enfant, celles qu’il ramassait au bord de l’eau et celle dont il fera l’objectivation de son temple intérieur en construisant la tour de Bollingen. 

C’est dans la demeure de Küssnacht, au bord de l’eau, au bord de l’âme, au bord de la mort dira-t-il, qu’il sera saisi d’une folie quotidienne, une possession divine qui se traduira par l’intrusion de son daïmon intérieur, nouveau guide vers la lumière, unité primordiale, de la transcendance absolue. La maison de Küssnacht possédait toutes les caractéristiques favorisant la descente dans les abîmes intérieurs, ce lâcher-prise laissant advenir tout ce qui se manifeste dans le plus profond de l’inconscient.

« Il faut faire le sacrifice de la prétention à la totalité du moi pour découvrir les valeurs de l’âme et intégrer le Soi ». Distinguer le moi du Soi, le moi sujet de ma conscience, le Soi sujet de la totalité de la psyché, l’image de Dieu en nous.

C’est à Küssnacht qu’il écrit les Sept Sermons aux Morts où il abordera la notion d’individuation. Maison qui assurait un double office : appel de l’inconscient et assurance vitale contre son foudroiement. Parvenu à Küssnacht au seuil de son processus d’individuation, Jung sent qu’il doit différencier et dialectiser ce qu’il a vécu enfant. Jung revient ainsi au jeu de la pierre, son fil d’ariane, en construisant la tour de Bollingen.

« Je devais représenter dans la pierre mes pensées intérieures, mon propre savoir, faire quelque chose, sorte de profession de foi inscrite dans la pierre » Il vît dans la Tour, la représentation de l’individuation, forme maternelle dans laquelle je pouvais, dit-il, « être comme je suis, comme j’étais et comme je devais être » C’est lors de cette construction qu’il va compléter sa conception du Soi et qu’il fonde la définition de l’âme comme totalité médiatrice du cops et de l’esprit. « L’expérience intérieure est un domaine numineux, protégé par la crainte de Dieu qui l’environne » Expérience de l’original, l’âme s’y dévoile dans sa vérité singulière. Sacré Karl Gustav, sacré maçon sans tablier ?

Mon père avait raison quand il me serinait : « Construis ta maison » Je comprends ce qu’il entendait par là.

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