LE CRÉPUSCULE DE L’UNIVERSEL

Contribution La Griffe Paris

Rubrique Incontournables

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△

Facilité de lecture ▲▲▲▲△

Rapport avec le rite ▲▲▲△△

Ce livre est un paradoxe, contrairement à ce que laisse présager son titre, il est un vif plaidoyer en faveur de l’universel, par la réhabilitation des valeurs.

Chantal Delsol vient de publier La Fin de la Chrétienté livre bien construit, faisant part d’une réflexion personnelle éclairante dans le cadre de la post modernité.

Le Crépuscule de l’Universel, paru antérieurement en 2020, s’appuie sur un cadre bien plus large dépassant le pur fait religieux et peut inviter à approfondir la représentation que l’on se fait de l’universel et son rapport à la tradition, essentiellement sur les versants culturel et métaphysique.

L’analyse des différentes formes culturelles et cultuelles du monde, de leur rapport avec l’occident, invite à une prise de conscience non partisane, éclairante et habitée de modestie. Ce n’est pas un constat amer mais une forme d’espérance née de la connaissance qui se dessine.

Après avoir évoqué le retour de l’holisme et l’homme des droits l’auteur évoque, à mi livre, le Kathekon. Cet esprit, qui retient l’inéluctable, s’impose comme la clé de lecture de la seconde partie de l’ouvrage. Il permet de conserver une ligne directrice malgré l’emballement moral et l’apologie de la force.

Il importe, à terme de distinguer entre l’universel et l’universalisme, résultant de l’éclatement de la modernité. Mentionnons au passage une réflexion sur la brutalisation du langage qui devrait attirer notre attention.

Plus qu’un constat purement analytique et désespéré ce livre est un guide sur les voies tourmentées d’un parcours dans le monde, tel que l’occidental tend à se le représenter, avec tout ce qui a contribué à son héritage intellectuel et spirituel.

Cet ouvrage est une invitation à une transposition en un autre plan. Plan qui sera autre, en se gardant bien de croire qu’il soit supérieur. C’est probablement rendre le meilleur service à l’Universel de caractère occidental, en se gardant prudemment d’un prosélytisme conduisant à une impasse.

Ce livre, lu comme un recueil de conseils, est une école de cette modestie qui rend profondément heureux.