La transparence du matin
Contribution La Griffe : Poitou Sèvre
Rubrique Métaphysique
Ce livre est celui de la vie, il est celui de la vie des hommes.
Recommandation de lecture ▲▲▲▲▲
Intérêt général ▲▲▲▲▲
Facilité de lecture ▲▲▲▲▲
Rapport avec le rite ▲▲▲▲▲
L’auteur, François JULLIEN est philosophe, helléniste et sinologue. Il a écrit de nombreux ouvrages de philosophie en puisant ses réflexions entre la pensée chinoise et européenne pour montrer fort habilement et opportunément « qu’enfin vivre c’est venir à bout de ce qui nous retient de vivre ».
Ce livre est celui de la vie. Il est celui de la vie des hommes. Des hommes qui chérissent cette vie au plus haut point, tant et si bien qu’ils ne savent plus s’ils la vivent vraiment...!
Qu’ont-ils fait ces hommes, à l’instant de leur trépas, de cette vie que Dieu leur a donnée en abondance, par amour de l’humanité…?
C’est la pensée angoissante que suggère ce regard posé par l’homme sur lui-même durant les nuits de son existence pour lui rappeler que vivre c’est d’abord, peut-être, simplement vivre et que pour vivre simplement, la vie suffit à cela…
Cette formule Proustienne est celle, en face de laquelle, tous les hommes, à la faveur d’une lucide introspection, se retrouvent confrontés tout au long de leur vie.
Cette quête de soi, toujours salutaire, prend, la forme d’une renaissance, elle invite l’homme à redécouvrir le manque d’être qu’il est, c’est à dire celui qu’il se donne d’être, celui qui le détermine et au sein duquel il surgit comme étant ce qu’il n’est pas.
Le matin est, pour l’auteur de cet ouvrage, la transparence de cet espace-temps qui ouvre les ténèbres de la nuit à la lumière du jour qui paraît. Il est le lieu privilégié d’un entre-deux qui relie l’absolu au relatif, l’ordre au désordre, l’immanence à la transcendance, la création au néant. La transparence du matin invite à retrouver, le sens de l’être comme il se dévoile à la conscience, c’est à dire le phénomène de l’être, qui n’est pas encore l’être mais qui l’exige. Un être qui est, qui est «en-soi», qui est ce qu’il est. Un être qui, ne l’oublions pas, détient la toute puissance de vivre l’histoire d’un projet de se fonder lui-même, c’est à dire de vivre un événement absolu, celui de vivre.
C’est un ouvrage «frais» et revigorant comme l’est ce petit matin qui, après une trop longue nuit d’assoupissement, nous éveille à notre curiosité d’être.