LA SCIENCE, L’EPREUVE DE DIEU ?

Contribution La Griffe Hauts-de-France

Rubrique Métaphysique

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲▲△

Rapport avec le rite ▲▲△△△

Complété par un échange entre l’auteur, théologien jésuite, et Etienne Klein, physicien, directeur de recherche, l’ouvrage que nous propose François Euvé examine deux composantes : D’une part Dieu, son concept et sa représentation, et d’autre part la science, sa démarche et son rapport possible avec la religion. Une troisième partie aborde la corrélation qui peut exister entre ces deux éléments.

Dans le premier chapitre, l’auteur décrit succinctement la représentation de Dieu selon les périodes, les lieux et les personnes :  Dieu est-il unique ou multiple ? extérieur au monde, transcendant, et/ou immanent, « âme du monde » ? Sont ensuite abordées la foi, la croyance pour étudier la notion de preuve qu’il remplace par « signe » car il ne peut, selon lui, exister de « preuve » à l’existence de Dieu. Il se recentre ensuite sur la tradition occidentale, sur la Bible.

La deuxième partie traite de la démarche scientifique et l’impact des connaissances scientifiques de l’antiquité à nos jours sur la religion chrétienne et le divin. Il développe ensuite que la connaissance du monde et celle de Dieu ne sont pas du même ordre, ni dans le même plan. Chaque domaine a son espace de validité et il est, selon lui, « périlleux » de chercher dans les théories scientifiques des « preuves » en faveur de la religion. Pour autant, la science conduit régulièrement à se réinterroger sur les questions fondamentales que se posent, de tout temps, les hommes et à actualiser la pensée philosophique. De son côté, la doctrine chrétienne ne reflète pas l’état du monde mais est une voie d’accès au divin pour les hommes. Pour l’auteur, Dieu est au-delà de toute représentation ; il est mystère, inaccessible à la raison. La Bible est, selon lui, à lire sous un registre poétique.

La conversation, entre le théologien jésuite et le physicien nous apportent, en fin, des compléments intéressants sur l’état actuel des connaissances scientifiques.

Cet ouvrage enrichit notre réflexion sur la science et la religion. C’est un ajout critique et intéressant à l’ouvrage « Dieu, la science, les preuves ». Si la science poursuit et poursuivra indéfiniment sa compréhension de l’infiniment petit et de l’infini grand, cette démarche ne semble, cependant, pas pouvoir donner une réponse à la question du « pourquoi » posée par Kant au 18ème siècle.