RÉPONSE DE MAURICE ZUNDEL À ALBERT CAMUS
Contribution La Griffe Lorraine
Rubrique Métaphysique
Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲
Facilité de lecture ▲▲▲△△
Rapport avec le rite ▲▲▲▲△
Tout le monde connaît Camus. Certains connaissent Fromaget pour sa spécialisation dans l’anthropologie ternaire. Peu de gens connaissent Maurice Zundel, théologien suisse.
Fromaget nous propose une uchronie, partant du principe que si l’accident de Camus n’avait pas eu lieu, il aurait rencontré Zundel, ou au moins auraient-ils entretenu une solide correspondance.
Fromaget nous propose d’imaginer une lettre de réponse. Le théologien répondant à la première lettre que lui avait adressé le philosophe. Mais avant d’arriver à ces dix dernières pages, l’auteur nous brosse le point de vue de chacun des protagonistes, sur Dieu, l’homme, le mal, le corps, l’âme et l’esprit…
C’est absolument passionnant, la sensibilité de Camus, ses prises de position absolues contre le mal et l’injustice que subissent les Hommes confrontés à la vision… parfois mystique de Zundel, qui n’est pas à rebours du philosophe agnostique, mais qui prend de la hauteur pour expliquer, quelquefois pour fuir aussi… Dieu « tout puissant » est parfois une bonne excuse !
Fromaget nous gratifie donc d’une biographie rapide et orientée pour ces deux intellectuels, et c’est son analyse des deux pensées qui font le cœur du bouquin puisque la « Réponse » qui est le titre de l’ouvrage ne fait que quelques pages en fin de livre.
C’est très bien écrit, plus clairement que d’autres ouvrages de l’universitaire Fromaget, c’est plus sensible aussi sous sa plume, moins clinique… Et le propos très profond qui rassemble tout sous le problème de la vie et de la mort. Zundel avait dit une phrase qui résonne dans tout l’ouvrage : « Le vrai problème n’est pas de savoir si nous vivrons après la mort, mais si nous serons vivants avant la mort. »
C’est toute la problématique de la « naissance » de notre vivant. Cela ne peut que résonner à l’oreille d’un(e) maçon(ne).