ÉTHIQUE DE LA CONSIDÉRATION

Contribution La Griffe Paris

Rubrique Métaphysique

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲△

Facilité de lecture ▲▲△△△

Rapport avec le rite ▲△△△△

Corinne Pelluchon a bâti son éthique de la considération à partir de la pensée de Bernard de Clairvaux, mais en lui assignant non de trouver Dieu, mais de parvenir à une prise de conscience faisant le lien entre le rapport à soi, le rapport aux autres hommes, aux animaux et le rapport à la nature. Son livre extrêmement touffu est en partie un dialogue avec les grands auteurs philosophiques, à travers lesquels elle revisite les diverses vertus, en les dépassant pour les compléter par sa vision de l’éthique écologique. Elle établit ainsi ce qu’elle nomme une constellation de vertus, partant de l’idée, que l’amour du monde est la plus haute d’entre elles et qu’elle contient toutes les autres.

Ces vertus s’emboîtent, comme des poupées russes dans son système de pensée. Cela commence avec l’humilité qui est vue comme l’amour de la vérité et de la justice, faisant ainsi le lien entre le souci de soi et le souci du monde ; amour de la vérité qui induit la prudence et qui, avec la justice, se rejoignent dans la magnanimité. Cette dernière se définit comme le bon usage que l’on fait de sa liberté qui, de ce fait, engendre une solitude acceptée, et donc une force d’âme, un courage pour l’assumer. Ceci débouche sur la générosité, l’amour et la solidarité permettant le parler vrai vis-à-vis de l’autre :la « parrhesia » chère à Michel Foucault.

Enfin, elle loue la tempérance dans notre relation au vivant nécessitant la mise en œuvre d’une sobriété écologique. Livre intéressant et ébouriffant, où les notions s’entremêlent et où celles des grands philosophes sont revues pour être complétées par la vision didactique et prophétique Pelluchonienne, horizon indépassable de l’écologie.

Tout y passe : la morale, l’esthétique, le beau, le bien, le dualisme, l’économisme, la politique, la démocratie pour déboucher sur une esthétique environnementale, un nouveau rapport au travail, une nouvelle démocratie. Bref, un nouveau monde dans lequel les animaux seront nos professeurs d’altérité. Monde qui sera rendu possible par l’avènement de l’éco-psychologie et l’éco-féminisme.

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