Contribution La Griffe Île de France

Rubrique Métaphysique

Intérêt général de l’ouvrage ▲▲▲▲▲

Facilité de lecture ▲▲▲△△

Rapport avec le rite ▲▲▲△△

Ce livre est le fruit d'une journée d'étude organisée par le Centre Sèvres et le Fonds Ricoeur à l'occasion du centenaire de la naissance de Paul Ricoeur (1913-2005). On y trouve un long texte inédit et passionnant de ce dernier, intitulé : « Logique, éthique et tragique du mal chez Saint-Augustin », où Ricoeur constate chez Augustin la permanente question du mal qu'il découvre en lui-même, notamment dans ses « Confessions » (haine de son frère, actes de délinquance, vie dissolue, enfant naturel, etc.) et l'impossibilité de sortir de la prégnance du mal par le libre-arbitre et les réalisations personnelles, comme le soutenait son grand adversaire, Pelage. En bon calviniste, Paul Ricoeur va soutenir que seul Dieu peut accorder sa grâce au pécheur « par nature » qui n'est pas sujet du libre-arbitre mais vit comme « Serf-arbitre » selon l'expression de Martin Luther.
Avec, en toile de fond la question de savoir si Dieu choisit ceux qu'ils sauvent ou en laissent certains comme condamnés par prédestination. Question qui hantera Blaise Pascal (d'où ses attaques contre les jésuites dans « Les Provinciales » à qui il reproche leur pélagianisme !) et le jansénisme dans le catholicisme, terriblement combattu comme hérésie protestante, mais que nous pouvons considérer n'étant seulement qu'une exagération de certains textes de Saint Paul et surtout de l'imprégnation de la pensée augustinienne.

Pour Paul Ricoeur, le mal est une énigme et un scandale dont il parlera avec force dans son essai : « Le mal. Un défi à la philosophie et à la théologie ». Lié au problème du mal chemine l'idée du pardon ou « la compassion vient briser le cercle vicieux de la culpabilité ». Mais, pour lui, c'est à la lumière du pardon qu'il importe de revisiter la question de la faute et même l'excès du mal. Cependant, une grande question théologique se pose : Dieu est-il maître du mal ou ce dernier lui échappe- t-il. Unité ou double puissance ?

 

Reste, la porte de sortie de Lévinas : me retrouver dans le regard de l'autre.

 

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